Même pour des astronautes énormément entrainés, une mission spatiale est très éprouvante physiquement. Le corps humain doit s’adapter aux conditions particulières de l’espace et chacun de ses organes le fait différemment. C’est le cas du cerveau, comme l’explique une étude publiée le 8 juin 2023 dans la revue Nature.
Selon l’étude, menée par plusieurs scientifiques sur 30 astronautes, le cerveau aurait besoin de trois années pour retrouver une forme normale dans l’environnement terrestre.
Ce temps de réadaptation est dû aux quatre ventricules du cerveau. Ces cavités sont primordiales dans le fonctionnement du cerveau, puisqu’elles débordent de liquide amortissant le cerveau et éliminant les déchets.
Le cerveau se dilate dans l’espace
Mais, dans l’espace, la donne est différente. Avec la faible gravité, ce liquide s’accumule dans la tête de l’astronaute. Les ventricules s’adaptent alors en absorbant plus de liquide et en se dilatant, une réaction à laquelle le cerveau finit par s’habituer.
Lors du retour de l’astronaute dans l’atmosphère terrestre, le cerveau a justement besoin de temps pour retrouver son fonctionnement habituel au niveau des ventricules, extrêmement importants pour son fonctionnement global. Selon l’étude, il faudrait au moins trois années au cerveau pour retrouver son état normal. La découverte laisse également penser que les astronautes devraient attendre autant de temps pour récupérer avant de retourner dans l’espace.
Plus la mission est longue, plus le cerveau est affecté
Sur les 30 astronautes volontaires dans le cadre de cette étude, 18 ont déjà été dans l’espace. Les chercheurs ont pu constater grâce à eux que le temps écoulé entre les missions a son importance.
Dans le cerveau des astronautes dont le dernier voyage dans l’espace remontait à trois ou neuf ans, la taille de trois des ventricules a augmenté en moyenne de 10 à 25 % (durant leurs missions analysées par les chercheurs). Quant aux astronautes dont le dernier voyage remontait à moins de trois ans, la situation était différente. Les ventricules ne se sont pas ou peu développés, ce qui suggère que ces structures de leur cerveau ont manqué de temps entre les missions pour se rétablir complètement.
La durée du vol a aussi son importance. Les voyages de deux semaines n’ont laissé qu’une trace minime sur les ventricules, tandis que les missions de six et douze mois ont entraîné un élargissement de quelques fractions de millilitre. Certes, les chercheurs savaient déjà que les astronautes revenaient souvent sur Terre avec des ventricules du cerveau élargis. Mais, ils voulaient surtout voir si le temps passé dans l’espace ou le temps écoulé entre plusieurs missions influençait l’ampleur des changements cérébraux chez un astronaute, ce qu’ils ont donc constaté.
Cette donnée est importante, dans la perspective des prochaines grandes missions spatiales, encore plus si elles visent à durer longtemps dans l’espace. L’envoi d’humains sur Mars, qui pourrait représenter un voyage sur plusieurs années, risque fort d’avoir un impact encore plus grand sur le cerveau.
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