Si l’humanité envoie depuis plusieurs décennies des objets dans l’espace, nombreux d’entre eux y sont restés. Cela crée une pollution ahurissante aux frontières de la Terre, dont l’orbite est jonchée d’objets artificiels. C’est aussi un danger pour les astronautes et les appareils les plus importants de l’humanité, comme l’ISS.
C’est un problème connu par les agences et les entreprises spatiales, qui cherchent plusieurs solutions. C’est le cas d’Astroscale, une société japonaise qui a révélé dans une vidéo publiée le 12 juin 2023 sur sa chaine YouTube comment elle compte régler cette question. Et cela reposera sur le ELSA-M (End Of Life Services by Astroscale – Multiples). La société le présente comme le « le premier prestataire de services de déménagements multiples au monde ».
Nom de code : ELSA-M
Avec l’ELSA-M, Astroscale se dote d’un nouveau satellite capable de traquer les satellites en fin de vie. Et sa mission ne s’arrête pas là. Le satellite doit aussi les capturer pour stopper leur orbite (qui errent surtout sans but) et les envoyer dans l’atmosphère terrestre. Une stratégie simple, qui permet aux objets spatiaux de se désintégrer.
Comme la vidéo le montre, l’ELSA-M est conçu pour s’approcher de l’objet spatial en fin de vie et l’inspecter. Dès que c’est fait, il fait en sorte que sa vitesse de chute corresponde à celle de l’objet, afin de s’aligner et de s’amarrer à lui. Par la suite, l’ELSA-M abaissera l’orbite de l’objet ciblé à l’aide de ses propulseurs, avant de le libérer sur une trajectoire qui l’enverra vers l’atmosphère terrestre. Là-dedans, il sera brûlé et rapatriera une quantité amoindrie de déchets sur Terre.
Du côté d’Astroscale, on espère envoyer dans l’ELSA-M en orbite terrestre basse dès 2025. Il sera testé sur un satellite OneWeb, équipé d’une plaque d’amarrage magnétique. Et si le test est concluant, Astroscale pourra réutiliser son satellite. C’est d’ailleurs l’une des forces de l’ELSA-M, qui se veut réutilisable. Il sera ainsi capable, sans retourner sur Terre, de répéter l’opération avec un autre objet spatial, et ce à plusieurs reprises.
La pollution spatiale, un vrai problème
L’innovation présentée par Astroscale semble prometteuse. Mais elle-même n’est pas invulnérable à d’autres débris spatiaux à la trajectoire imprévisible, qui pourrait endommager l’ELSA-M en cas de collision. La pollution spatiale est telle dans certaines zones qu’elles sont devenues impraticables.
La situation tend en plus à s’empirer, avec l’arrivée dans le secteur d’entreprises privées qui veulent intensifier le « trafic spatial », comme SpaceX. Il va pourtant falloir trouver plusieurs moyens pour nettoyer tout ça et réfléchir sur des missions de nettoyage de l’espace encore plus importantes, pour pouvoir continuer de l’explorer dans le futur.
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