C’est un événement rare sur le territoire métropolitain français : l’ouest de la France, en particulier les Deux-sèvres, a été secoué par un séisme de magnitude 5,8, le 16 juin 2023 (puis par deux répliques). Si un tremblement de terre de ce type reste rare en France, le phénomène est courant dans le monde, et parfois bien plus intense et plus grave.
Qu’est-ce qu’un séisme : définition et explication simple
Un séisme est un tremblement de la terre à la surface causé par le choc de plaques tectoniques en profondeur. Quand ces blocs de roche intérieurs se fracturent, glissent sur l’un sur l’autre, cette rupture génère des ondes sismiques plus ou moins puissantes qui secouent alors le sol extérieur.
Comment se forme un séisme ?
Les séismes sont liés à la tectonique des plaques au niveau de la couche externe de la Terre. En profondeur, on trouve des blocs de roche en mouvement lent : des plaques tectoniques. Elles forment des failles, c’est-à-dire des zones deux plaques se rencontrent sous contrainte mécanique. Cela crée une tension, qui peut soudainement se rompre : le choc, provoqué par le déplacement soudainement rapide des plaques, libère brusquement l’énergie accumulée par cette tension. La rupture se traduit sous forme d’ondes sismiques. Ces ondes créent des secousses qui remontent à la surface, faisant trembler le sol avec force.
Quelle est la différence entre séisme et tremblement de terre en sismologie ?
Il n’y a pas de différence fondamentale entre un séisme, terme scientifique, et un tremblement de terre, terme populaire. Les deux termes désignent les secousses à la surface provoquées par la tectonique des plaques en profondeur, et leur rupture.
Quelles sont les zones où les séismes sont les plus fréquents ?
La zone de la planète la plus touchée par les séismes coïncide avec la « ceinture de feu » du Pacifique. On y trouve 40 000 km de volcans bordant l’océan, mais aussi des plaques tectoniques majeures, formant d’importantes failles. Pas moins de 80 % des plus grands séismes ont lieu dans l’océan Pacifique.
La ceinture alpine est la deuxième zone sismique la plus active au monde. Aussi appelée « chaîne alpino-himalayenne », elle démarre au sud-ouest de l’Europe, en commençant autour de la péninsule ibérique, puis traversant les Pyrénées, les Alpes, les Balkans, en continuant ainsi jusqu’à l’Himalaya, pour terminer sa route à la cordillère du Kunlun. On y trouve 17 % des plus gros séismes au monde.
La dorsale médio-atlantique arrive en troisième position pour les tremblements de terre à la plus forte intensité. Elle est immergée dans l’océan Atlantique (au milieu) et dans l’océan Arctique. Les plaques tectoniques qui s’y rencontrent s’écartent constamment, ce qui crée l’activité sismique et provoque aussi leur éloignement (l’océan Atlantique s’agrandit de 2 à 3 centimètres par an pour cette raison). Une majeure partie des tremblements de terre de la dorsale médio-atlantique n’affectent pas les zones habitées, mais cela peut toutefois advenir.
Qu’est-ce qu’une magnitude et l’échelle de Richter ?
En cas de tremblement de terre, on parle souvent d’un séisme de magnitude 5, ou de magnitude 7, etc., pour désigner son intensité. Ce nombre vient quantifier l’énergie libérée par le tremblement de terre. Pour ce faire, les sismologues mesurent l’amplitude des ondes sismiques grâce à des sismographes. Il existe plusieurs types de magnitudes.
L’échelle de Richter était la première tentative historique de mesure de l’énergie libérée par un séisme. Elle est tombée en désuétude et n’est plus utilisée par les sismologues, remplacée par différentes échelles (magnitude locale, magnitude des ondes de surface, magnitude de durée…). Mais, l’expression reste encore très utilisée dans la communication médiatique, pour simplifier.
L’échelle de Richter correspond aujourd’hui à ce qu’on appelle la « magnitude locale » (sous l’unité de mesure ML), utilisée par des séismes relativement petits et localisés. Pour les très gros tremblements de terre, les sismologues feront plutôt appel à la « magnitude de moment » (MW). Souvent, celle que les sismologues communiquent via les médias est donc la magnitude de moment — évoquer par exemple « une magnitude de 5,5 sur l’échelle de Richter », dans ce cas, est techniquement impropre.
Dans tous les cas, le niveau de gravité du tremblement de terre s’évalue à partir du chiffre de la magnitude :
Magnitude | Effets du séisme | Fréquence par an |
---|---|---|
2.5 ou moins | Généralement non ressentis, mais pouvant être enregistrés par un sismographe. | Millions |
2.5 à 5.4 | Parfois ressentis, mais aux dommages faibles | 500 000 |
5.5 à 6.0 | Légers dommages aux bâtiments et autres structures | 350 |
6.1 à 6.9 | Parfois beaucoup de dégâts dans les zones très peuplées | 100 |
7.0 à 7.9 | Des tremblements de majeurs qui causent de sérieux dégâts | 10 à 15 |
8.0 ou plus | Les plus gros séismes, qui peuvent détruire complètement des communautés proches de l’épicentre | 1 à 2 par an |
Le tremblement de terre le plus fort jamais enregistré était d’une magntiude de 9,5, au Chili, en 1960. En tout cas, seuls quatre séismes connus ont dépassé le chiffre de 9. Le plus récent est celui de 2011 au Japon.
Pourquoi y a-t-il des répliques sismiques après la secousse principale ?
Lorsque la tension est libérée par une première rupture au niveau de la faille, le choc crée la secousse principale. Mais, l’événement peut aussi provoquer — et c’est souvent le cas — d’autres ruptures plus petites. Ces dernières créent, à leur tour, des ondes sismiques brusques. Ce sont les répliques. Il peut y en avoir plusieurs, d’une magnitude parfois assez proche de la première. Elles ont lieu dans la même zone et elles peuvent aggraver les dégâts à la surface.
Pourquoi un tremblement de terre à Niort : des séismes en France ?
Le séisme du 17 juin 2023 a secoué une large part de l’ouest de la France en raison de son épicentre situé à mi-chemin entre La Rochelle et Niort. Il était d’une magnitude de 5,8 (selon le Renass, réseau National de surveillance sismique), ce qui est rare : il n’y avait pas eu de séisme supérieur à 5 depuis 2019 (alors dans la Drôme). Sur la carte des zones de sismicité françaises, on peut voir que la zone est classée entre « faible » et « modéré », ce qui correspond donc à une sismologie certes discrète, mais néanmoins active. Le tremblement de terre n’est donc pas pleinement surprenant sur le plan scientifique.
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