[Mise à jour ce jeudi 22 juin, 21h : les débris du sous-marin Titan ont été retrouvés, les cinq passagers sont décédés.]
Les recherches deviennent de plus en plus urgentes dans l’Atlantique nord. Un sous-marin privé, le Titan de l’entreprise OceanGate, y est porté disparu depuis le dimanche 18 juin alors qu’il emmenait à son bord des touristes, pour observer l’épave du Titanic — qui a sombré en 1912. Même le centre français Ifremer Méditerranée participe aux recherches, en ayant envoyé lundi soir le robot d’exploration Victor 6000.
Le sous-marin Titan, exploité par OceanGate, est capable d’emporter 5 personnes à son bord. Parmi ceux qui sont à bord de l’engin, actuellement porté disparu, on trouve l’expert maritime français Paul-Henri Nargeolet, qui était le premier à explorer l’épave du Titanic en 1993. Le milliardaire britannique Hamish Harding est aussi présent à bord. Mis à part le pilote, tous ces passagers ont payé 250 000 dollars.
Sur la fiche du Titan, on retrouve les dimensions de l’engin, soit 6,7 mètres de longueur pour un peu moins de 3 mètres de large et de hauteur. Des dimensions relativement petites, mais sa coque est solide : du titane et des fibres de carbone. Ces matériaux — surtout les fibres de carbone — lui permettent de réduire son poids, à seulement 10 400 kilos. Il peut plonger jusqu’à 4 000 mètres de profondeur. Il n’embarque pas de GPS, ce qui est normal pour un sous-marin. Le submersible n’est toutefois pas aux normes : depuis quelques années, plusieurs experts maritimes tirent la sonnette d’alarme sur ses risques.
4 jours de survie : il ne reste que quelques heures
Le plus important dans le contexte de sauvetage concerne le système de support de vie. Le Titan dispose de ressources — en oxygène — pour 96 heures, environ, lorsque l’équipage est au maximum de ses capacités, soit 5 personnes. Il y a bien 5 personnes à bord de l’équipée partie dimanche en fin de matinée. L’équipage actuel du Titan peut donc survivre à peine plus de 4 jours à partir de la submersion.
Les secours estiment qu’ils ont jusqu’à ce jeudi midi, dernier délai, pour espérer retrouver l’équipage sain et sauf. Les gardes côtes estiment que, jusqu’au bout, il y a de l’espoir, même si en plus du manque d’oxygène, le sous-marin est probablement à court d’énergie, ce qui signifie qu’il y fait également très froid. Des coups répétés ont certes été entendus, mais leur source exacte n’a pas encore pu être identifiée, alors que ce jeudi matin, il ne reste que quelques heures.
Ce n’est pas la première fois qu’une expédition d’OceanGate est portée disparue. Ne serait-ce que l’été dernier, le submersible ne répondait plus pendant plusieurs heures, avant d’être finalement retrouvé. « Oui, ils peuvent encore s’en sortir. Ils ont 4 jours d’oxygène et 7 moyens de remonter à la surface. La question est : pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? », s’interroge dans un tweet David Pogue, qui était à bord de l’équipée portée disparue quelques heures en 2022. Ce dernier rappelle également que, l’année dernière, la position du submersible était perdue, mais pas toute la communication, ce qui est en revanche le cas à l’heure actuelle. Les secours n’ont donc aucune idée de la situation, même s’il y a des scénarios.
Auprès de la BBC, David Pogue a ajouté que les passagers sont enfermés à l’intérieur du sous-marin par des boulons posés depuis l’extérieur. Ainsi, même si le sous-marin est remonté à la surface et que le problème de l’oxygène ne se pose plus, « il n’y a aucun moyen de s’échapper, même si vous remontez à la surface par vos propres moyens. Vous ne pouvez pas sortir du sous-marin sans qu’un équipage à l’extérieur ne vous le permette ». Le sous-marin dispose certes d’une vitre, mais il ne faut pas espérer la briser puisqu’elle est conçue pour résister à la pression à 4 000 mètres de profondeur.
Comme le Titan n’embarque pas de GPS, pour se diriger, le sous-marin se base sur la communication avec des opérateurs à. la surface, via un système de messages textuels basés sur l’USBL — Ultra-short baseline acoustic positioning system.
Les recherches sont compliquées par cette région de l’Atlantique nord : là où est située l’épave du Titanic est difficile à explorer. Les secours doivent attendre que la météo ouvre des fenêtres d’opportunité pour les avions, bateaux et bouées sonars.
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