On le sait : laisser son chien faire caca n’importe où dans les lieux extérieurs publics et ne pas ramasser, est une incivilité notoire. Personne n’a envie de marcher dedans par mégarde, ni d’être embaumé de cette odeur. Mais les scientifiques ont aussi leur mot à dire. « Au-delà de l’inesthétisme évident et du risque de contact indésirable avec les crottes de chien, il existe d’autres raisons importantes de ramasser les crottes de chien », indique la chercheuse Melissa Starling, dans The Conversation.
Quelques études scientifiques récentes se sont étonnamment penchées sur les lieux où l’on trouve le plus couramment ces déjections : ce sont les parcs publics où les chiens peuvent voguer sans laisse, et dans les zones proches des parkings. Une étude publiée dans Scientific Reports évalue à 3 307 grammes d’excréments par hectare en six mois, au Royaume-Uni. Cette exposition présente de « sérieux risques pour la santé », note cette même étude.
Crottes de chien = bactéries et pollution
Le problème est sanitaire : les excréments des chiens contiennent régulièrement de la salmonelle, de l’E. coli, de la giardiase et divers parasites. En clair, des maladies dangereuses pour l’être humain, et parfois pour les autres chiens eux-mêmes. Des travaux récents ont par ailleurs montré que cela peut constituer un réservoir à zoonoses — le « saut » d’une maladie de l’animal vers l’humain et inversement –, mais aussi un réservoir à la résistance antibiotique de certaines bactéries.
Melissa Starling relève un problème supplémentaire : un impact néfaste sur l’environnement. Et notamment, la pollution des eaux, à laquelle les déjections canines contribuent. C’est ce que montrait une étude de terrain réalisée à Sydney (Australie) en 2020. Elle est rejointe par une étude de 2022, également, qui montre là encore comment la prolifération des crottes de chien est une pollution de certains écosystèmes.
« La meilleure façon de se débarrasser des déjections canines est de les mettre à la poubelle », rappelle Melissa Starling. Il faut éviter de les enfouir dans le sol, ou de les composter, étant donné les microorganismes qu’elles portent. Une étude sur l’impact environnemental et social des déjections canines a malheureusement montré que si une partie des propriétaires de chiens faisaient ce qu’il faut (nettoyer les crottes en utilisant un sac pour les mettre dans la poubelle), une grande partie est désengagée (ils ramassent que s’ils y sont forcés et l’impact sur l’environnement ne les convainc guère).
« Outre la mise à disposition de sacs et de poubelles et l’application des lois sur les laisses, en particulier autour des parkings proches des zones sans laisse, la recherche suggère que l’éducation aide », écrit Melissa Starling. C’est effectivement ce qui ressortait de la première étude citée, publiée dans Scientific Reports : les propriétaires de chien n’ayant pas le bon réflexe naturel sont tout de même réceptifs aux messages sociaux. « Pour tous les propriétaires de chiens qui ramassent les déjections de leur animal, votre communauté vous remercie », est le message, écrit Melissa Starling.
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