Contrairement à d’autres pays dans le monde et bien qu’il soit fortement recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, l’allaitement prolongé est relativement peu répandu en France malgré les bienfaits qu’il apporte au bébé. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce désintérêt : la pratique n’est plus profondément ancrée dans notre culture ; elle est socialement mal admise et mal accompagnée (en particulier dans les entreprises et les administrations), et elle peut être douloureuse.
Par ailleurs dans certains cas spécifiques, des considérations médicales peuvent entrer en ligne de compte qui font que des femmes évitent de donner leur propre lait.
En effet, des femmes affectées par des pathologies très graves (sida, hépatites B & C…) ou suivant des traitements spécifiques particulièrement lourds (radiothérapie, chimiothérapie…) peuvent être légitimement inquiètes de la qualité de leur lait maternel. Si celui-ci s’avère impropre à la consommation, il est normal qu’elles se tournent vers des substituts.
D’autres ont aussi plus simplement une lactation insuffisante pour répondre aux besoins alimentaires de l’enfant, et doivent donc se tourner vers d’autres sources d’approvisionnement.
Le risque du lait maternel vendu en ligne
Or, attention à ne pas se tourner dans n’importe quelle direction. Avec Internet, il peut être tentant de passer une commande en ligne pour acheter du lait maternel : surtout si le prix est avantageux, que la livraison à domicile est assurée et qu’il est possible de passer une grosse commande. Mais quelle certitude peut-on avoir sur la qualité du produit qui est vendu ?
C’est justement là-dessus que le ministère de la santé s’est exprimé, à l’occasion d’une question écrite posée par la sénatrice du Haut-Rhin, Patricia Schillinger. Citant une étude américaine récente, la parlementaire relevait que « 75 % du lait maternel vendu sur Internet est dangereux », avec un taux de bactéries bien plus élevé que le lait distribué par les lactariums.
Un risque que reconnaissent les services de Marisol Touraine. « Hors du cadre de distribution légale, l’achat de lait maternel sur Internet, sur des sites non référencés, expose à de nombreux risques pour la santé des nouveau-nés et des jeunes enfants susceptibles de recevoir un lait dont la qualité et l’innocuité ne peuvent être garanties », peut-on lire dans la réponse adressée jeudi 4 février.
Le ministère recommande les lactariums
Si le ministère tempère les conclusions de l’enquête américaine, en rappelant que « les exigences imposées en termes de niveau de sécurité sont différentes de celles applicables en France », il rappelle toutefois que « le réseau des lactariums et les produits qui en sont issus font donc l’objet de contrôles actifs par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé afin d’en garantir la qualité et la sécurité ».
Le ministère rappelle par exemple que des tests bactériologiques, obligatoires, sont réalisés avant et après pasteurisation et que les lactariums sont gérés par des établissements publics de santé, des collectivités publiques ou des organismes sans but lucratif et autorisés à fonctionner par le directeur général de l’agence régionale de santé. Bref, que leurs activités sont traçables.
« Dans ce contexte, les autorités sanitaires françaises et l’ANSM en particulier, ont été amenés à plusieurs reprises à mettre en garde sur les risques liés à l’échange de lait maternel et à la vente de lait maternel sur internet. Ces mises en garde sont accessibles sur le site Internet de l’agence », concluent les services de Marisol Touraine.
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