C’est par un court message, trônant tout en haut de son site, que la société OceanGate a communiqué sa décision : toutes ses activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Cela inclut les opérations commerciales pour vendre des places dans ses sous-marins, ainsi que les missions d’exploration dans les profondeurs des océans.
Ce message, découvert dans la journée du 6 juillet 2023, survient deux semaines après la découverte de débris à proximité de l’épave du Titanic, et liés au submersible privé d’OceanGate — surnommé Titan. Porté disparu depuis le 18 juin, il a rencontré une implosion catastrophique durant sa descente vers les restes du célèbre paquebot. Tous ses occupants sont morts.
OceanGate n’a pas détaillé les raisons de sa décision. Mais, la destruction de son petit bathyscaphe, perdu dès le 18 juillet (une signature acoustique particulière avait été détectée par la marine américaine), et la perte des cinq occupants, dont le fondateur de l’entreprise d’exploration sous-marine, pourraient être fatals à la raison d’être de la compagnie.
Polémique sur la qualité du sous-marin Titan
Actuellement, une enquête est en cours par les autorités américaines pour que les causes précises de la tragédie soient élucidées, afin de comprendre l’enchaînement exact des évènements et en tirer des enseignements utiles pour l’ensemble du secteur. La conception du Titan, en particulier, sera examinée de très près, car l’engin est depuis des années l’objet d’une controverse.
Le submersible était expérimental et n’avait pas passé de certification particulière. Un ancien employé d’OceanGate avait à plusieurs reprises alerté la direction sur des problèmes autour du sous-marin, avant d’être licencié. D’autres spécialistes du milieu sous-marin avaient également mis en garde OceanGate après son refus de se soumettre à une procédure d’évaluation.
Le hublot a été mis en cause : il n’aurait pas été certifié pour descendre au-delà des 1 300 m, alors que le Titanic repose à 3 800 m. L’utilisation du carbone a aussi été pointée du doigt pour fabriquer la coque du submersible. Même sans aucun défaut particulier, il n’est pas fait pour ce genre d’effort — en l’espèce, résister à des pressions énormes de tous côtés.
L’emploi d’une banale manette bon marché pour contrôler le bathyscaphe dans un environnement aussi extrême a aussi fait débat, comme l’attitude du patron de la société, Stockton Rush, qui se trouvait à bord de la mission le jour du drame. Des propos rapportés par la presse depuis l’accident ont brossé le portrait d’un homme imprudent et sûr de lui.
Les conclusions de l’enquête pourraient prendre des mois. La disparition du Titan avait mobilisé d’importants moyens de secours, notamment américains, canadiens et français, pour essayer de le repérer au fond de l’eau. Un effort qui s’est avéré vain, car le submersible avait implosé dès le début. Les fonds marins sont encore aujourd’hui très peu explorés.
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