Le niveau de détails des avatars est toujours plus soigné. On pense par exemple au mode de création de personnages de Fallout 4 qui pousse assez loin la personnalisation. Mais désormais, grâce au travail de chercheurs de l’Institute for Creative Technologies de l’Université de Californie du Sud à Playa Vista, il sera possible d’utiliser votre propre corps comme avatar dans les jeux vidéo.
Un générateur d’avatars
Les chercheurs ont mis au point un ensemble d’outils gratuits qui permettront à un joueur de numériser son corps et son visage en quatre minutes, à l’aide d’un Kinect. L’avatar pourra ensuite être utilisé dans divers moteurs de jeu parmi lesquels Unity et Unreal.
Comme il existe plus de 20 millions de Kinect à travers le monde, les chercheurs pensent que ce système permettra à des millions de personnes de réaliser leur propre avatar, et le tout pratiquement gratuitement. Jusqu’à maintenant les studios doivent utiliser des équipements complexes, chers et volumineux et faire appel à des experts artistiques.
Le système repose sur trois logiciels : un programme qui scanne quatre coupes à 90° de l’utilisateur, un programme de squelettage qui modélise les images obtenues en 3D, et finalement une plateforme d’animation de personnage appelée SmartBody. C’est cette dernière qui permet au modèle de se déformer librement dans le jeu et d’effectuer des actions comme marcher, courir, sauter, regarder ou encore interagir avec des objets. Des gestes et quelques expressions faciales sont également disponibles et les équipes continuent de développer de nouvelles expressions.
Un outil qui veut révolutionner les communications virtuelles
Les chercheurs se sont demandés si avoir un avatar plus proche de soi modifierait notre manière de réagir ou d’interagir avec les individus dans la simulation virtuelle. L’influence de l’avatar sur l’individu est un sujet qui a déjà fait l’objet de nombreuses études universitaires depuis 2007. Les chercheurs Nick Yee et Jeremy Bailenson de l’université de Stanford parlent d’effet Proteus pour décrire ce phénomène, en référence au dieu grec du même nom qui était capable de changer de forme.
Les applications possibles pourraient s’étendre bien au-delà des jeux
Pour Ari Saphiro, un des chercheurs qui dirige le projet, une telle technologie fait particulièrement sens à une époque ou nous développons des jeux en réalité virtuelle et augmentée.
Il explique par exemple qu’il sera possible dans un futur proche de créer des simulations sociales en réalité virtuelle (comme Oculus Social sur Oculus Rift) où les utilisateurs pourront se rencontrer avec des avatars à leur image. Personnaliser un avatar ouvre selon lui la porte à de nouvelles formes d’interactions virtuelles plus complexes :
« Je peux voir l’émergence d’une révolution sociale grâce à l’utilisation de son propre avatar 3D comme moyen de communication », confie le chercheur qui pense rendre le programme open source pour que « la communauté puisse développer des applications intéressantes ». Il rajoute que « les applications possibles pourraient s’étendre bien au-delà des jeux, vers les médias sociaux, la communication, l’entraînement individuel, et plus ».
L’armée américaine — qui finance la recherche — pense par exemple qu’il sera possible d’utiliser les travaux des chercheurs pour créer des simulations militaires plus efficaces. Saphiro espère que la technologie pourra également s’appliquer dans un usage quotidien comme une visite virtuelle chez le médecin.
De notre côté, on sera en tout cas plus prudent avant de foncer tête baissée dans une horde de zombies dans Dying Light qui ne demande qu’à abîmer notre avatar personnel.
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