Ah, le bon vieux temps où on s’imaginait que l’an 2000 ouvrirait une époque où on passerait nos vacances en apesanteur dans des hôtels galactiques autour de la Terre et que ce serait parfaitement normal et à portée de n’importe quel quidam. En 2016, même si nous avons fait quelques progrès en la matière, ce n’est pas encore demain qu’EasyRocket remplira les vols low-cost vers la Station Spatiale Internationale de touristes spatiaux. Car en plus des coûts liés au lancement d’une fusée, la vie en apesanteur n’est pas de tout repos.
Les missions scientifiques sur l’ISS durent entre 3 et 6 mois et une sortie dans l’espace, si elle continue à faire rêver, est une opération délicate, sinon extrêmement dangereuse. Les films de science-fiction, même les plus fantaisistes, ne sont pas si éloignés de la réalité : une erreur dans le vide spatial et l’astronaute peut être considéré comme mort. C’est notamment pour cela que ces spécialistes sur-entraînés ne pourront pas immédiatement être remplacés par le — riche — tout venant. Et la Russie pourrait faire un pas de plus pour sécuriser le voyage des astronautes en ajoutant à l’équipe bien humaine un astronaute robotique qui aurait pour tâche d’effectuer la maintenance de la station spatiale.
a Russie pourrait faire un pas de plus pour sécuriser le voyage des astronautes en ajoutant à l’équipe bien humaine un astronaute robotique
Deux prototypes ont été dévoilés par le gouvernement russe et entrent dans une stratégie d’adaptation des technologies militaires à des applications civiles. Le premier robot, Fyodor, repose sur un principe de transposition du mouvement à distance : il s’agit d’un buste avec deux bras qui reproduit les mouvements d’un opérateur humain portant une sorte d’exosquelette. Le robot pourrait alors être dirigé à distance pour une mission dans un espace dangereux alors que l’opérateur resterait confortablement installé dans une zone protégée. Tout le challenge sur ce type de robot est bien entendu le retour de force entre les deux appareils pour transmettre les sensations du robot vers l’opérateur et la réactivité du lien entre les deux appareils.
Et puisqu’il n’y a rien de mieux que de la techno russe pour présenter un projet scientifique, vous pourrez juger des capacités de Fyodor en regardant la vidéo de démonstration du robot.
https://www.youtube.com/watch?v=KE8yq51GVxw
Le deuxième robot en développement est un poil plus autonome que Fyodor, puisqu’il embarque une bonne dose d’intelligence artificielle pour accomplir de manière autonome des tâches de réparation. Il peut également être contrôlé par un opérateur et se relever s’il tombe — ce qui a un intérêt fort limité en gravité zéro, comme le remarque justement TechRadar.
La Russie n’a pas expliqué pourquoi elle tenait tant à une forme humanoïde pour des robots de ce genre qui auraient peut-être gagné à avoir une forme servant uniquement leur fonction première, mais l’anthropomorphisme semble être une part importante des annonces relayées par le journal RT News. Peut-être qu’ainsi, les robots pourront mieux toucher l’opinion publique et entraîner des attributions de fonds plus conséquentes. Aucune date de déploiement n’a été communiquée mais leur introduction dans un programme spatial reste plus réaliste que la base lunaire repoussée indéfiniment.
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