Cet été, sur la plage, vous avez envie d’inscrire un petit tatouage sur votre peau. Un cœur, une fleur ou un papillon qui viendrait se nicher sur le haut d’un bras ou d’une cheville. Pour diverses raisons, vous voulez opter pour un tatouage éphémère, qui pourra disparaître au bout de quelques jours. Voici ce qu’il faut savoir.
Pierre à tatouer et décalcomanies
Il existe plusieurs techniques de tatouages éphémères qui ne nécessitent pas toutes l’aide d’une personne extérieure ou formée pour sa réalisation. C’est le cas par exemple pour les techniques à l’aide de pierre à tatouer, des encreurs et des décalcomanies. Pour ceux-là, il est nécessaire de faire attention à la provenance de l’encre, qu’elle soit bien aux normes CE et que les composants ne soient pas responsables d’allergies. Le point de vigilance c’est la concentration de paraphénylènediamine (PPD). Cette substance est responsable des allergies et des réactions d’intolérance constatées.
En théorie, les tatouages éphémères ne peuvent pas en contenir (norme CE). Sur l’emballage, il doit aussi être inscrit, entre autres, les coordonnées du fabricant, le contenu, la liste des ingrédients et une date de péremption.
Si vous achetez ces produits sur internet, vérifiez bien que les normes CE sont respectées et qu’il n’y a pas de PPD. En cas de contact avec du PPD, des lésions, des brûlures ou de l’eczéma peuvent apparaître et persister pendant plusieurs semaines. Elles peuvent aussi laisser des cicatrices, explique le Quotidien du médecin.
Moins de cinq ans : pas de tatouage même éphémère
Autre point de vigilance à avoir lors de la pose d’un tatouage : sur qui je pose ce tatouage ? On évite les tatouages éphémères :
- sur un enfant de moins de 5 ans
- sur le visage trop proche des yeux
- à proximité des muqueuses
- sur une personne à la peau fragile.
Une étude réalisée par l’Université de Grenade en Espagne et publiée dans le Journal of clinical medecine en 2021 (lien en anglais), avait aussi conclu que les tatouages par transfert étaient plus néfastes pour la peau que les tatouages permanents. En cause : les tatouages éphémères empêchent une bonne hydratation de la peau et ont une plus mauvaise capacité antioxydante globale. Ce que ne font pas les tatouages permanents. Les chercheurs et chercheuses de cette étude recommandent aussi de ne pas appliquer de tatouages temporaires sur une personne qui souffre de lésions cutanées (psoriasis, dermatite atopique, etc.).
Le « henné noir »
En dehors des tatouages à faire soi-même, il existe aussi les tatouages à base de henné. L’été, il n’est pas rare de voir des personnes qui s’installent le long des plages marseillaises pour proposer leur service aux adultes, comme aux enfants. Le henné traditionnel (hydroxynaphtoquinone) s’utilise aussi bien pour les cheveux que pour décorer la peau. Plusieurs heures après avoir été appliqué, le henné devient rouge-orangé.
Pour obtenir une couleur plus foncée, il est nécessaire de le mélanger avec d’autres substances, comme la poudre de café, le jus de citron ou encore le paraphénylènediamine (PPD). Cette substance chimique permet de raccourcir le temps de séchage et d’obtenir une coloration plus intense. C’est ce henné noir qui va être appliqué directement sur la peau. Seulement, le PPD est aussi responsable des principaux problèmes cutanés liés aux tatouages temporaires, rappelle l’INSPQ (l’institut national de santé publique du Québec).
Le PPD responsable de polysensibilisation
« On estime qu’environ 4 % des sujets apparemment normaux sont sensibles à la paraphénylène diamine et que 1 % le sont de façon aiguë, continue l’Institut. En général, les réactions sont localisées à l’aire d’application du tatouage et se présentent sous la forme de lésions érythémateuses, oedémateuses, vésiculaires et exsudatives, qui peuvent être très douloureuses, généralement accompagnées d’un prurit pouvant être sévère. Plusieurs cas d’œdème palpébral ont été rapportés. »
Enfin, en étant exposé au PDD, cela peut développer une polysensibilisation. Cette substance se retrouve aussi dans le caoutchouc, les teintures ou certains produits capillaires. De fait, dès lors que l’on développe une polysensibilisation, dès que la personne va être exposée au PPD, une réaction allergique va naître. Ce qui peut être handicapant pour une personne qui travaille une usine de textiles, dans le milieu de la coiffure ou dès que cette personne est en contact avec du caoutchouc.
Pour éviter tout risque d’allergie, il est donc fortement recommandé de connaître la composition du henné avant son application. Si cela n’est pas possible, n’hésitez pas à demander à le tester sur un petit endroit de votre peau et de voir comment il évolue dans les prochains jours, avant éventuellement d’adopter ce cœur sur la cheville.
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