Le réchauffement aura des effets dans les prochains jours avec une importante canicule dans l’hexagone. Alors, certes, l’été, il fait chaud. Si ce principal argument utilisé par les climatosceptiques a été rabâché toute la saison sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme #caniculemoncul, il n’en demeure pas moins déconnecté de la réalité de l’évolution climatique. À partir du 17 août 2023, les températures vont encore grimper en France (elles sont déjà hautes dans le Centre-Est depuis quelques jours). Cette canicule devrait être très élevée, bien au-dessus des normales de saison. Elle intervient à une date très tardive.
« Jeudi, l’air chaud et sec devrait gagner plus largement sur le pays, avec une atténuation des orages, qui seront néanmoins encore présents localement dans l’est », note Météo-France. « L’épisode de fortes chaleurs devrait s’intensifier et pourrait s’étendre en fin de semaine pour concerner la plupart des régions du sud du pays. »
Les températures pourront monter jusqu’à plus de 10 degrés au-dessus du mercure normal pour la période, s’envolant à 40 degrés. Serge Zaka, qui vulgarise les enjeux climatiques sur son compte Twitter, relève que « la France s’apprête à vivre l’une des (la ?) canicules tardives les plus intenses jamais observées ». Ce que confirme aussi Météo-France sur sa plateforme Vigilance : « À échelle France, ce nouvel épisode s’annonce comme le plus chaud de l’été 2023, également comme l’un des plus tardifs avec un tel niveau d’intensité pour une saison estivale. »
La fréquence des canicules tardives augmente
Les canicules, bien sûr, ne sont pas nouvelles. Historiquement, elles sont cependant circonscrites à une période : du 15 juillet au 15 août. C’est là que se situe une canicule cohérente avec le comportement climatique habituel. En cas d’épisode se situant au-delà, on parle alors de canicule tardive. Les canicules tardives ne sont pas nouvelles non plus en soi, mais il ne faut pas se tromper d’échelle de mesure. « Ces canicules tardives sont de plus en plus fréquentes avec le changement climatique », relève Serge Zaka.
L’urgence climatique est trop souvent réduite à un réchauffement climatique : il s’agit en réalité plus précisément d’un dérèglement climatique. De fait, l’ampleur des épisodes caniculaires extrêmes est à prendre en compte, mais aussi leur fréquence (répétition et délai des répétitions) sur le temps long, année après année.
Le dernier record d’intensité pour une canicule tardive date d’août 2012 — reste à savoir s’il sera battu. La fréquence s’est accrue au 21e siècle, là où ces épisodes restaient relativement rares au 20e siècle.
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