Et s’il était possible de reproduire et de prédire virtuellement l’évolution des forêts ? C’est l’ambition de deux chercheurs de l’université américaine de Vancouver, dans l’État de Washington.

Nikolay Strigul et Jean Lienard, deux chercheurs de l’université d’État de Washington, située dans la ville de Vancouver, se sont demandé comment les forêts réagissaient face aux changements climatiques et en cas d’événements environnementaux aléatoires.

Pour cela, ils ont mis au point une simulation informatique capable de prédire les évolutions de différentes espèces d’arbres lorsqu’elles sont confrontées à des variations naturelles ou provoquées, comme la banalisation de la sécheresse et l’accroissement des feux de forêt sur le continent nord-américain.

Appelé LES ( « forêt » en russe), la simulation informatique conçue par les chercheurs est le premier programme capable de générer des forets complexes, du système racinaire jusqu’à la canopée. Sous terre, les racines se battent pour accéder à l’eau et au sommet, les arbres cherchent la meilleure configuration pour profiter à plein du rayonnement solaire.

À gauche, les images générées par LES, à droite, les images obtenues grâce aux drones.

À gauche, les images générées par LES, à droite, les images obtenues grâce aux drones.

Ce simulateur — qui peut être adapté à n’importe quelle forêt — est capable de générer une prévision des changements environnementaux sur plusieurs milliers d’années. Il permettra aux agences chargées de la protection forestière de prévoir les risques et d’aménager en conséquence les forêts, pour favoriser leur croissance tout en prévenant les départs de feux.

Les chercheurs ont perfectionné leur simulateur en croisant des informations obtenues par reconnaissance aérienne (grâce à des drones) avec celles du programme d’inventaire et d’analyse des forêts du département de l’agriculture américain. Habituellement, les analystes ont besoin de plusieurs dizaines d’années pour comprendre les processus de rétablissement des forêts après un feu ; avec leurs données, les chercheurs espèrent réduire ce processus à quelques semaines.

Visualization_of_forest_canopy-web

Chaque zone générée par le simulateur représente un arbre, sa taille et sa couleur reflètent son besoin en ressource au sein de son environnement.

« Conduisez une heure à l’Est du fleuve Columbia et vous passez de forêts très denses, à la savane, puis au désert » confie Strigul dans un communiqué publié sur le site de l’université, avant d’ajouter que son simulateur « peut aider à prédire si une forêt risque une désertification ou tout autre changement induit par le climat, et ainsi identifier ce qui peut être fait pour préserver ces écosystèmes ».

Concrètement, la simulation 3D de Strigul et Liénard pourrait identifier les espèces les plus à même de rétablir une forêt, selon les ressources disponibles dans leur environnement. Leur travail est détaillé dans un papier publié début février dans la revue Royal Society Open Science.

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