Le temps est compté pour Pragyan. Le rover de la mission indienne Chandrayaan-3 sur la Lune a rapidement été déployé après l’atterrissage. L’agence spatiale indienne, l’ISRO, a montré de premières images émouvantes du rover roulant sur la Lune. Maintenant que l’Inde a confirmé que Pragyan peut se déplacer, les activités scientifiques être menées sans tarder. L’astromobile Pragyan, ainsi que l’atterrisseur Vikram, ont à peine deux semaines pour fonctionner. Ensuite, la mission s’arrêtera.
Chandrayaan-3 ne dure qu’un jour lunaire : c’est quoi ?
C’est écrit sur le site de l’ISRO : la durée de vie de l’atterrisseur et du rover de Chandrayaan-3 est limitée à un jour lunaire, soit environ 14 jours terrestres. Rappelons que la Lune met environ 29 jours à faire un tour sur elle-même. Si l’on pouvait être sur la Lune, on vivrait donc approximativement 14 jours de jour (d’ensoleillement) puis 14 jours de nuit (dans l’ombre).
Or, l’ensoleillement est une donnée cruciale pour la mission Chandrayaan-3. L’alimentation de la mission est solaire. On comprend ainsi aisément que, dès que l’endroit où Chandrayaan-3 s’est posé sur la Lune (pas exactement au pôle sud) repassera dans la nuit au bout de 2 semaines, les engins ne seront plus alimentés en énergie. La mission devra donc être finie à la fin du jour lunaire.
Sans chauffage, la nuit est hostile sur la Lune
Mais, dans ce cas, Chandrayaan-3 pourrait-elle reprendre 15 jours plus tard, au début du prochain jour lunaire ? Cela semble hautement improbable. La mission n’a pas été prévue pour cela. Il faut savoir que la nuit lunaire est très froide. À l’équateur lunaire, il peut faire jusqu’à -130° C la nuit. Aux pôles lunaires, les températures sont encore plus basses : on a déjà mesuré -250° C dans le cratère Hermite, situé au pôle Nord de la Lune. Sans chauffage, l’atterrisseur et le rover de Chandrayaan-3 ont peu de chance de survivre au froid intense de la nuit lunaire et de fonctionner 14 jours plus tard.
Qu’en est-il du module de propulsion, resté en orbite lunaire ? On aurait pu penser que cette sonde, une fois l’atterrisseur séparé, entamerait ses propres activités scientifiques. C’était le cas pour Chandrayaan-2 : malgré le crash de l’atterrisseur en 2019, la sonde continue de servir à des fins scientifiques en recueillant des données. Pour Chandrayaan-3, cependant, la sonde ne doit servir que de relais entre la Terre et les appareils en surface de la Lune.
Voilà pourquoi Chandrayaan-3 s’éteindra forcément à l’issue de ces deux semaines, sauf miracle. C’est court, mais c’est suffisant pour marquer l’histoire de la conquête spatiale, puisque l’Inde est devenue le quatrième pays à s’être posé sur la Lune grâce à Chandrayaan-3.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !