L’été a permis à l’Europe spatiale d’avancer avec succès sur le programme Ariane 6. Plusieurs essais concernant la motorisation ont été validés avec succès. Mais il y a une étape importante qui reste à franchir en octobre.

L’Europe spatiale tient le bon bout avec Ariane 6, malgré le retard accumulé sur le programme. Mardi 5 septembre, elle a franchi avec succès un jalon très attendu, celui de la mise à feu de l’étage principal du lanceur. Un essai très bref, qui a duré tout juste quatre secondes, mais qui a permis de constater la bonne tenue du moteur-fusée Vulcain 2.1.

Le moteur-fusée Vulcain 2.1 assure la poussée d’Ariane 6 à partir de son pas de tir et jusque dans les hautes couches de l’atmosphère. Ensuite, l’étage principal se détache et retombe vers la Terre. La propulsion du second étage prend alors la suite — cette fois avec le moteur-fusée Vinci — pour emmener le reste de la fusée (et sa charge utile) dans l’espace.

L’essai organisé le 5 septembre au centre spatial guyanais, près de Kourou, a entraîné les félicitations de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Centre national d’études spatiales (CNES), d’Arianespace, qui profiteront tous du lanceur une fois qu’il sera opérationnel, et d’ArianeGroup, qui s’occupe de sa fabrication.

Il permet de « qualifier toutes les opérations réalisées lors d’une chronologie de lancement Ariane 6, incluant le remplissage des réservoirs et allant jusqu’au fonctionnement stabilisé du moteur Vulcain 2.1 de l’étage principal pendant 4 secondes », indique ArianeGroup dans un communiqué paru le lendemain de la mise à feu.

Le lanceur sur son pas de tir en juin 2023. // Source : CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/P Piron, 2023 (image modifiée avec Canva)
Le lanceur sur son pas de tir en juin 2023. // Source : CNES/ESA/Arianespace-ArianeGroup/Optique Vidéo CSG/P Piron, 2023 (image modifiée avec Canva)

Un test plus poussé attendu en octobre

Surtout, l’allumage survenu le 5 septembre ouvre la voie à un test plus poussé, attendu en octobre, avec un essai à feu bien plus long. Il est prévu d’activer le Vulcain 2.1 pendant 470 secondes, soit près de huit minutes. La réussite de cette étape permettra d’avancer vers la qualification de l’étage principal, afin qu’il soit déclaré apte au vol.

Le test de longue durée attendu dans un mois s’inscrit dans une campagne plus large de vérification de la motorisation d’Ariane 6. Le 18 juillet, une première simulation avait eu lieu à Kourou pour allumer la chambre du Vulcain 2.1 (sans le déclencher). Le 1er septembre, c’est la mise à feu du moteur-fusée Vinci qui a eu lieu. Et le 5, rebelote pour le Vulcain 2.1.

La durée d’allumage prévue en octobre correspond au temps d’activité du moteur-fusée quand il sera opérationnel. Un essai de longue durée a aussi eu lieu pour Vinci en septembre, pendant onze minutes — la durée de fonctionnement lors d’un vrai vol. Il a aussi été possible de tester l’unité auxiliaire de puissance, qui est capable de rallumer le Vinci.

Tous ces essais se sont déroulés avec succès et sont de bon augure pour la suite du programme — le test long d’octobre restant toutefois crucial pour la suite et, plus particulièrement, pour la date du vol inaugural d’Ariane 6. Aujourd’hui, l’envol de la nouvelle fusée lourde européenne est attendue pour 2024 — sauf coup de théâtre, il aura lieu au premier semestre.

C’est crucial pour l’autonomie stratégique de l’Europe et pour éviter tout retard supplémentaire. Aujourd’hui, l’Europe spatiale n’a plus aucune Ariane 5 à disposition et elle ne peut plus compter sur le lanceur moyen Soyouz, en raison de la rupture avec la Russie, suite à son invasion de l’Ukraine. Quant aux fusées légères Vega et Vega-C, elles ont aussi leurs propres difficultés et ne peuvent de toute façon par remplacer une Ariane 6.

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