Malgré toutes les polémiques possibles sur des problèmes sanitaires ou de mauvaise gestion interne, l’entreprise biotechnologique d’Elon Musk a reçu l’autorisation pour des essais cliniques, au printemps dernier. Neuralink vient donc de diffuser, en cette rentrée, son premier recrutement de patients humains, pour trouver des cobayes.
Cette étude visera notamment à vérifier que les dispositifs médicaux mobilisés — l’implant neural (N1) et le robot chirurgical (R1) — sont sécurisés. « Au cours de l’étude, le robot R1 sera utilisé pour placer chirurgicalement les fils ultrafins et flexibles de l’implant N1 dans une région du cerveau qui contrôle l’intention de mouvement », explique Neuralink. Ensuite, après cette opération chirurgicale, les participants devront régulièrement utiliser cet implant — invisible de l’extérieur — pour contrôler des ordinateurs.
L’objectif de ce projet est effectivement de connecter le cerveau à la machine. Pour ce faire, il s’agirait dans un premier temps de pouvoir contrôler « par la pensée » un curseur, sur un ordinateur, via un implant dans le cerveau (le neural lace, ou lacet neural, terme qu’Elon Musk a emprunté à la science-fiction). Cela fonctionne notamment via une application capable de décoder les signaux cérébraux, les traduire, pour les transformer en mouvement. En clair, si l’on pense haut, l’implant est censé détecter le signal correspondant à haut, l’envoyer à l’app qui va comprendre que c’est haut et dire au curseur d’aller vers le haut.
Les essais ont été réussis chez des animaux — au prix de nombreux décès d’animaux cependant, d’après certaines sources. Elon Musk et sa startup évoquent une utilité médicale, notamment pour guérir des maladies comme Parkinson, ou pour rendre la vue à des personnes aveugles.
La brochure de recrutement de Neuralink
La brochure de recrutement présente les critères d’éligibilité. On y découvre que l’étude recherche :
- Des personnes résidant aux États-Unis (un essai clinique est autorisé en fonction de règles différentes d’un pays à l’autre : légalement, il ne peut donc que concerner les citoyens et citoyennes du pays en question) ;
- Un critère d’âge : 18 ans ou 22 ans (selon l’âge de la majorité dans l’État), en plus de la capacité à donner son consentement ;
- Des personnes souffrant de conditions médicales très spécifiques, à savoir : de quadriplégie (paralysie des quatre membres), de paraplégie (paralysie totale ou partielle de la moitié inférieure du corps), de sclérose latérale amyotrophique (la maladie de Charcot), de perte de vision, de perte d’audition, d’incapacité à parler et/ou d’amputation majeure d’un membre (au-dessus ou au-dessous du coude et/ou au-dessus ou au-dessous du genou).
Il y a aussi des critères excluants :
- Des personnes ayant déjà des appareils implantés, comme un pacemaker
- Des personnes qui ont déjà eu des crises d’épilepsie
- Celles qui doivent subir une ou plusieurs IRM
- Celles qui sont traitées pour des troubles musculo-squelettiques
La durée de l’étude est également précisée, soit « approximativement » 6 ans apprend-on. La participation nécessitera un suivi très régulier avec l’équipe de chercheurs et de chercheuses de Neuralink :
- 2 sessions d’une heure par semaine
- Des visites cliniques régulières
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