Poésie et astronomie font parfois bon ménage. Pensez aux célèbres « Piliers de la création » à la « nébuleuse de la Tarentule » ou à cette photo sublime d’une sorte de sablier cosmique. Mais parfois, les descriptions enthousiastes s’avèrent un tantinet excessives. D’ailleurs, cela concerne souvent la Lune, lorsque celle-ci entre dans une phase particulière.
On parle de pleine Lune lorsque le satellite naturel est opposé au Soleil sur son orbite autour de la Terre. Sa face est alors entièrement éclairée.
Il s’avère que le satellite naturel de la Terre va se retrouver dans une configuration bien particulière dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre 2024. Ce sera la pleine Lune, une séquence à laquelle on rattache historiquement toutes sortes de croyances et de légendes. Mais c’est aussi un moment où les superlatifs sont lâchés avec un peu trop de facilité.
Une « super Lune des moissons » autour de la Terre ?
À ce petit jeu, on retrouve souvent l’agence spatiale américaine. La Nasa, d’ailleurs, décrit la pleine Lune de ce soir comme une « Lune des moissons » (« harvest moon », en anglais), parce que c’est « la pleine Lune la plus proche de l’équinoxe d’automne », qui a eu lieu le 22 septembre. « Dans de nombreuses cultures, des fêtes et des festivals sont liés à la Lune des moissons », ajoute l’agence.
Il s’avère que ce n’est pas sa seule caractéristique en 2024. La Lune des moissons est aussi une « super Lune », avance l’agence spatiale américaine. En somme, c’est une « super Lune des moissons ». C’est tout à fait poétique, comme bien d’autres noms que l’on donne parfois à la Lune (pleine Lune du loup, des fraises du castor, rose, du chasseur, bleue, etc.), mais ça n’a pas de sens.
L’expression de super Lune vient du fait que l’orbite du satellite n’est pas parfaitement circulaire autour de la Terre. Résultat, elle est parfois un tout petit peu plus proche. La super Lune désigne le moment où une pleine Lune a lieu quand elle est au point le plus proche.
Il est d’autant plus absurde de parler de super Lune, compte tenu de la réalité astronomique qui va se jouer cette nuit. En effet, son seul mérite est que le satellite va, de l’aveu même de la Nasa, apparaître environ 5 % plus grosse et 13 % plus brillante qu’une pleine lune moyenne de 2024. C’est peut-être excessif de lui accoler le qualificatif de super.
Ce n’est pas la première fois que la Nasa fait le coup : super Lune du cerf, de neige, de l’esturgeon, de sang, des fleurs, noire, de ver, du chevreuil, froide… On ne compte plus, ou presque, les termes associés au satellite, pour décrire certaines apparitions particulières de l’astre, mais qui n’ont aucune importance scientifique, et qui parfois relèvent juste de la banale illusion optique.
Cela étant, il faut accorder deux mérites à ce genre de présentation : d’abord, cela permet d’attirer l’attention du public et de l’inciter à s’intéresser à la Lune. C’est une bonne occasion de tenter de l’observer (et il est possible d’examiner la Lune à l’oeil nu, mais aussi avec des jumelles ou une lunette astronomique). Et enfin, c’est une bonne occasion de prendre de jolis clichés.
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