L’actualité de la fusée Vega-C a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que l’anomalie détectée cet été a été identifiée et que des solutions ont été trouvées. La mauvaise, c’est que le lanceur ne va pas revoler avant la fin 2024.

C’est une banalité que de le dire : le secteur des fusées européennes ne vit pas la meilleure période de son existence. L’accès à un lanceur moyen, le Soyouz, a été perdu, en raison de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. La fusée lourde Ariane 5 est partie à la retraite. Sa nouvelle version, Ariane 6, n’est pas prête. Du côté des lanceurs légers, ça tangue également.

Vega-C, la nouvelle version de Vega, a été mise en échec dès son deuxième vol opérationnel. Une enquête avait été naturellement diligentée pour éclaircir les causes de cette catastrophe, en l’occurrence, un problème de tuyère en carbone. Mais, quelques mois plus tard, alors que des tests de requalification étaient en cours, une autre anomalie avait été relevée.

Un problème dans le deuxième étage de Vega-C

Ce sont donc de nouvelles investigations qui ont été menées par la commission d’enquête indépendante, pour éclairer les circonstances de l’incident, survenu le 28 juin 2023 en Italie. Les résultats de l’essai ont été auscultés et, en conséquence, des recommandations additionnelles ont été formulées — celles-ci ont été rendues publiques le 2 octobre.

Ce qu’il ressort de ce nouvel examen est la « nécessité d’améliorer la conception de la tuyère du moteur Zefiro40, de calibrer les modèles numériques pour prédire le comportement et de réaliser deux autres essais de mise à feu pour vérifier les performances, dans le but d’assurer une reprise fiable des vols et une exploitation commerciale solide de Vega-C ».

D’après les enquêteurs, ladite tuyère a une conception problématique. Dans le détail, « la combinaison de la géométrie de l’insert de gorge en carbone-carbone et des différentes propriétés thermomécaniques du nouveau matériau a provoqué un endommagement progressif d’autres pièces adjacentes de la tuyère et une dégradation progressive », aboutissant à sa défaillance.

Vega-C
La fusée Vega-C ne pas revoler tout de suite. // Source : ESA

Lors du précédent souci, la conception de Zefiro 40 était déjà en cause. Vega-C est constituée de quatre étages, chacun ayant un nom et un système propulsif. P120C pour le premier étage (modèle qui sert aussi de propulseur d’appoint pour Ariane 6), Zefiro 40 pour le deuxième étage, Zefiro 9 pour le troisième et AVUM+ pour le quatrième.

Il faut donc revoir le design et la fabrication de cette tuyère, mais aussi la mettre à l’épreuve du feu avant un véritable décollage. Aussi, il est prévu au moins deux mises à feu statiques du Zefiro 40, c’est-à-dire un essai d’allumage sans décollage. Une procédure normale, pour contrôler la qualité du nouveau composant, mais qui repousse le retour en vol de Vega-C.

En effet, celui-ci n’est pas attendu avant le quatrième trimestre 2024. Cela signifie que le nouveau lanceur léger européen aura été mis sur la touche pendant deux ans, l’accident ayant tout arrêté étant survenu en décembre 2022. Seule la précédente version de Vega-C, Vega, reste aujourd’hui opérationnelle. Mais, elle ne volera pas avant le deuxième trimestre 2024.

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