Nous savons que Twitter peut, par l’instantanéité des informations transmises, devenir un outil de communication et de prévention extrêmement utile. Lors des attentats du 11 novembre à Paris, le hashtag #PorteOuverte permettait par exemple aux personnes bloquées dans la capitale de trouver un refuge pour la nuit. Dans l’agitation de la nuit, le réseau social devenait le référent informationnel, dans lequel rumeurs et nouvelles arrivaient avec une bonne longueur d’avance sur les médias traditionnels.
Mais ce comportement est général lorsque se produit une catastrophe. Dans une nouvelle étude publiée dans Science Advances, des chercheurs d’Université américaine, australienne et espagnole suggèrent même qu’il existe une corrélation très forte entre le nombre de tweets publiés et les dégâts matériels survenus dans une zone après une catastrophe.
L’activité sur les réseaux sociaux pourrait servir de baromètre efficace pour établir rapidement un pronostic financier des dégâts matériels
Les auteurs de l’étude ont analysé un peu plus de neuf millions de tweets géolocalisés postés lors de l’ouragan Sandy, au moment où celui-ci a touché la côte Est des États-Unis. En 2012, Sandy avait été l’un des ouragans les plus meurtriers et les plus destructeurs de l’histoire, occasionnant rien qu’aux États-Unis pas moins de 50 milliards de dollars de pertes financières.
En analysant les tweets, les chercheurs ont réalisé qu’il existait un lien entre le volume des messages et la proximité de l’ouragan. « Nous avons trouvé que l’activité sur Twitter durant un désastre naturel de grande envergure — en l’occurrence l’ouragan Sandy — est lié à la proximité de la zone [du tweet] par rapport au passage de l’ouragan », indiquent-ils.
Manuel Cebrian, un des scientifiques en charge de la recherche, a confié au CSIRO (l’organisme australien pour la recherche scientifique) que « la manière dont on tweet est un indicateur honnête des dégâts que l’on a subi ».
En recherchant des tweets comprenant les mots clés comme « storm », « sandy », ou « blackout » les chercheurs ont remarqué qu’il était possible d’avoir des informations quasi immédiates lors d’un désastre naturel. En comparant les tweets obtenus aux données des aides de la FEMA (l’agence fédérale américaine en charge des situations d’urgence) et des réclamations d’assurances, les chercheurs ont réussi à prédire le montant des aides reçues par rapport au nombre de tweets émis dans une zone.
D’après les chercheurs, l’activité sur les réseaux sociaux pourrait servir de baromètre efficace pour établir rapidement un pronostic financier des dégâts matériels lors d’une catastrophe. Dans une zone dénuée de capteurs de détection, la réponse des réseaux sociaux pourrait également servir aux autorités pour coordonner les secours en temps réel.
Les auteurs font référence à d’autres études qui montrent que l’usage des réseaux sociaux (en l’occurrence Flickr et Instagram) augmente lors de catastrophe. D’après eux, il serait possible d’utiliser ces données comme d’un système d’alarme précoce lors de feu de forêts, d’inondations ou tout autre type de catastrophe.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !