L’annonce d’une collision évitée de justesse à Paris le 19 février dernier entre un drone et un Airbus A320 qui revenait de Barcelone, a fait couler beaucoup d’encre. L’avion volait à 400 km/h lorsque le copilote a dû faire une manœuvre d’évitement pour ne pas heurter l’engin, qui volait à 1 500 mètres d’altitude. Un « incident grave » pour le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), qui a ouvert une enquête.
Pour voler à une telle hauteur, le drone n’était sans doute pas celui avec lequel vous jouez dans votre jardin. Mais la multiplication des drones civils détenus par des particuliers qui ne respectent pas toujours la réglementation en vigueur, en particulier l’interdiction de voler à proximité des aéroports, inquiète les autorités. L’an dernier, un rapport (.pdf) avait affirmé qu’une collision avec un drone pourrait fissurer un pare-prise ou endommager les moteurs, provoquant des accidents mortels.
Mais deux chercheurs du Centre Mercatus de l’Université George Mason, Eli Douardo et Samuel Hammond, estiment que la probabilité d’une collision entraînant un accident grave entre un drone civil et un avion est extrêmement faible.
Les deux complices ont publié une étude dans laquelle ils analysent ce qui est aujourd’hui le plus comparable aux collisions avec des drones : les collisions avec des oiseaux. Ils ont ainsi compilé toutes les données réunies par les autorités de sûreté aériennes aux États-Unis sur vingt-cinq ans. Depuis 1990, les pilotes et les contrôleurs aériens ont en effet l’obligation de signaler tout incident rencontré avec des oiseaux.
Beaucoup moins de risques qu’avec les oiseaux ?
Or malgré la présence de quelques 10 milliards d’oiseaux dans le ciel américain, le nombre de dommages causés par les volatiles est faible, autour de 600 par an (essentiellement dus à des nuées d’oiseaux), alors que le pays compte plus de 27 000 vols commerciaux… par jour. Et pourtant, le nombre d’incidents déclarés ne cesse d’augmenter. Il y en a eu plus de 160 000 depuis 1990, dont 14 314 sur la seule année 2014.
Par analogie, ils estiment donc que le risque d’un accident causé par un drone de moins de 2 kg est extrêmement faible, d’autant que le pilote humain a normalement un comportement moins erratique que la bête à plumes, et une durée de vol beaucoup plus faible.
Mais il y a parfois des accidents graves. Depuis 1990, 238 accidents avec blessés ont été causés aux États-Unis par des oiseaux, dont le célèbre et spectaculaire crash du US Airways Flight 1549 sur l’Hudson River, qui a fait 100 blessés miraculés. Cependant, aucun mort.
Les chercheurs calculent donc que la probabilité d’un incident causé par un oiseau est faible, que « la probabilité qu’un incident résulte dans des blessures de passagers ou des morts est d’environ 0,2 % pour des animaux pesant autour de 2 kg », et estiment donc qu’il n’y a pas grand chose à craindre des drones, pourvu que leur taille et leur poids restent raisonnables.
Ils trouvent même qu’il serait possible d’aller au delà de 2 kg comme plafond pour les drones civils, en imitant par exemple le Danemark qui les autorise sans licence jusqu’à 7 kg.
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