À peine arrivé dans l’espace, Thomas Pesquet a dû réparer les toilettes des astronautes

Les besoins les plus élémentaires des humains ne cessent pas dans l’espace. C’est l’une des facettes moins connues du métier d’astronaute. On sait qu’ils flottent dans la Station spatiale internationale (ISS), font des tas d’expériences scientifiques et sortent parfois en scaphandre dans l’espace. Mais, ils ont aussi des activités plus banales : manger, dormir, aller aux toilettes. Quand elles fonctionnent.

Comme sur Terre, il arrive que les équipements de la « maison » des astronautes tombent en panne. C’est ce qui est arrivé à Thomas Pesquet, lors de son premier séjour dans l’ISS. Il raconte l’anecdote dans son ouvrage Ma vie sans gravité, publié le 18 octobre 2023. Nous sommes alors le 23 novembre 2017. Voilà à peine 4 jours que Thomas Pesquet est arrivé dans la station pour entamer sa mission Proxima, et les WC ne fonctionnent plus.

« À peine arrivés et déjà une surprise : toilettes en panne. Je suis le premier à m’en apercevoir. Changement de priorité pour tout le monde : sur l’ISS, sanitaires en carafe signifie équipage à l’arrêt », écrit l’astronaute français.

À quoi ressemblent les toilettes des astronautes dans l’espace ?

Les toilettes utilisées par les astronautes à bord de l’ISS sont un dispositif russe. Elles se composent d’un tuyau avec entonnoir pour uriner, et d’un réceptacle en métal (de seulement 10 centimètres de diamètre !) avec un siège « pour le reste », comme l’écrit pudiquement l’astronaute. Problème : le tableau de bord des toilettes n’affiche pas ce qu’il devrait montrer en temps normal. « Le tableau de bord de ces toilettes est très à l’ancienne : parmi toutes les petites leds, celles allumées forment habituellement un V, signe de bon fonctionnement. Toujours vérifier le V avant chaque utilisation. Aujourd’hui : le V ressemble à un Z, avec des leds rouges… »

Vêtu d’un masque et de gants, Thomas Pesquet mène l’enquête derrière les toilettes et découvre une fuite. Il doit se protéger ainsi, car un additif particulièrement chimique nommé « pre-treat » est dilué dans l’urine des astronautes. « Pas difficile à identifier : l’urine mélangée au pre-treat forme une espèce de boule verte pas très ragoûtante. Aidé de Peggy [ndlr : Peggy Whitson, astronaute de la Nasa], j’exécute les procédures dictées par le sol. Une pièce de remplacement manque à l’appel. Je suis chargé de la chercher dans le grenier japonais », raconte Thomas Pesquet. Après 40 minutes à fouiller dans tous les recoins, il finit par dénicher la pièce et l’équipage peut achever la réparation des toilettes spatiales. « La vie normale peut reprendre. Voilà pour mon baptême du feu. »

Les toilettes sont une véritable préoccupation lors des voyages spatiaux. Ainsi, avant de partir dans l’espace, les astronautes doivent passer par un lavement intestinal. Les capsules assurant la liaison entre la Terre et l’ISS sont équipées de toilettes, mais là aussi, les astronautes ne sont jamais à l’abri d’un problème. Lors de sa deuxième mission, Thomas Pesquet avait ainsi été privé de toilettes dans sa capsule de retour.