On a pu reprocher à l’Europe de faire une promotion insuffisante de ses efforts dans le développement des fusées. Un défaut de communication regrettable, d’autant plus criant que les Américains, eux, n’hésitent pas à médiatiser leurs essais — pas que les vols opérationnels. C’est vrai pour SpaceX. On l’a vu avec le Starship. Mais, c’est aussi exact pour la Nasa et d’autres.
Des critiques publiques ont notamment fleuri cet été 2023 sur les réseaux sociaux, en lien avec Ariane 6, la prochaine fusée européenne. Des reproches qui sont remontés aux oreilles de l’Agence spatiale européenne (ESA), de toute évidence. En effet, il y aura bien une retransmission en direct en cette fin novembre pour que le public puisse voir un essai important du lanceur.
Essai clé pour la suite du programme
La nouvelle a été confirmée le 20 novembre par l’ESA. L’évènement, qui sera diffusé sur sa webTV, concerne notamment une longue phase de mise à feu pour mettre à l’épreuve le premier étage de la fusée. Il s’agit d’approcher les conditions réelles de fonctionnement de cette composante, c’est-à-dire celles que l’on retrouverait lors d’un vrai tir, avec une ascension jusque dans l’espace.
Ici, il n’y aura pas de décollage. Le segment en question restera solidement ancré au sol. Les propulseurs latéraux (Ariane 6 peut en accueillir deux ou quatre, selon la configuration retenue) ne seront pas non plus engagés dans ce test. L’essai lui-même doit presque durer huit minutes (470 secondes, précisément), soit le temps de fonctionnement prévu du premier étage.
La séquence impliquera un modèle d’essai du premier étage et servira à valider un peu plus la préparation d’Ariane 6 en prévision de son vol inaugural, que l’on attend désormais pour 2024. Elle se déroulera au centre spatial guyanais. 150 tonnes de propergol (un mélange d’oxygène et d’hydrogène liquides) chargées dans l’étage central seront brûlées à cette occasion.
La réussite de cet essai est décisive pour la suite du programme et pour ne pas perdre davantage de temps dans la conception de cette fusée, qui succède à Ariane 5 en étant à la fois plus performante et moins coûteuse à fabriquer. C’est d’autant plus important que l’Europe n’a actuellement plus de lanceur lourd en stock : Ariane 5 est partie à la retraite cette année.
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