L’espace n’avait finalement rien à voir dans l’affaire. Lundi 20 novembre 2023, une Renault Clio rouge stationnée dans un quartier périphérique de Strasbourg avait été découverte, percée d’un large trou et dégageant de la fumée. Rapidement, l’hypothèse de la chute d’une météorite sur la voiture avait été évoquée. Néanmoins, les premiers éléments laissaient déjà deviner que l’explication était peu convaincante. Le 29 novembre, les experts de Vigie-Ciel ont confirmé à Numerama que le caillou ramassé sur place n’était pas une météorite.
La roche collectée sur les lieux a été confiée à l’École et Observatoire des Sciences de la Terre de l’Université de Strasbourg (EOST). Dans un communiqué publié le 24 novembre, l’établissement a fait part de ses conclusions après l’analyse du caillou. « Après une première observation en loupe binoculaire, la roche d’une taille moyenne de 1,5 cm ne présente aucune des caractéristiques des météorites : pas la bonne composition, absence de croûte de fusion », peut-on lire.
La roche a tout de même été analysée très en détail, avec une technique dite de microscopie électronique à balayage. Résultat : « La roche analysée est un grès (i.e. roche sédimentaire terrestre), composé de multiples cristaux de natures diverses (quartz, orthose, albite, pyrite), le tout, recouvert partiellement de filaments cristallisés d’hydrocarbures (bitume ou diesel). » En outre, rien ne permet d’affirmer que la roche ait quoi que ce soit à voir avec l’incident constaté sur le véhicule.
Une météorite heurtant une voiture : un risque très faible
Par ailleurs, l’EOST souligne qu’il est également très peu probable qu’une météorite heurte une voiture (plus largement, les risques de mourir à cause d’une météorite sont faibles). « En considérant que le parc automobile sur Terre (en moyenne sur 100 ans) est de l’ordre d’un milliard de véhicules, la probabilité qu’un véhicule donné soit touché par une météorite assez grosse pour l’endommager est donc d’environ une chance sur cent milliards chaque année. À l’échelle de la France, cela donne entre une chance sur mille et une sur dix mille qu’un des véhicules en circulation soit touché. » Il faut donc garder ces données en tête avant de clamer qu’un incident inexpliqué a dû être provoqué par une météorite.
Face à cela, il existe un risque un peu plus probable : celui de la chute d’un bloc de glace depuis un avion (qui se forme quand les avions se déplacent à travers des cristaux de glace dans les nuages). L’EOST ne conclut pas que c’est ce qui a mis le véhicule à Strasbourg dans cet état, mais cette hypothèse est déjà plus plausible que celle de la météorite.
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