Partir dans l’espace, c’est se préparer à souffrir. Le corps des astronautes est mis à rude épreuve : lavement intestinal obligatoire avant de partir, cerveau dilaté, nausées incessantes au retour… et ongles qui sautent. C’est l’un des détails peu glamours sur le métier d’astronaute que Thomas Pesquet confie dans son livre, Ma vie sans gravité, publié le 18 octobre 2023.
Nous sommes alors en 2013. Thomas Pesquet n’a encore jamais volé dans l’espace et part s’entraîner au Lyndon B. Johnson Center de la Nasa, à Houston, avec son collègue danois Andreas Mogensen. Outre les simulations des pires urgences qui peuvent arriver aux astronautes dans l’espace, l’entrainement rigoureux de la Nasa dispensé aux astronautes comporte une autre étape primordiale : la préparation aux sorties extravéhiculaires en piscine. Pour l’élève astronaute français, c’est la découverte du scaphandre, qu’il décrit comme une véritable « armure rigide en métal » dans laquelle bouger se révèle extrêmement laborieux.
Ongles sauteurs et mains en sang, le lot des astronautes
Avant de porter les scaphandres dans l’espace, les astronautes passent des heures à s’entraîner à évoluer dedans. Or, les mouvements sont compliqués. « Impossible de trop bouger, et la première impression c’est vraiment d’être coincé dans un cercueil avec une belle fenêtre, qui coule doucement vers le fond ! Je constate d’emblée combien mes mouvements sont laborieux. Les premières heures, je me bats littéralement contre le scaphandre (sans compter que je me sens comme un pianiste à qui on aurait enfilé des gants de boxe) », raconte Thomas Pesquet.
Des gants de boxe qu’il faut apprivoiser, sous peine de risquer de perdre ses ongles de mains. « On voit aussi des cas de pertes d’ongles ! Température à 28 °C, transpiration, frottements intempestifs des doigts sur le bout des gants, sept heures sans discontinuer : oui, il arrive que les ongles sautent et qu’on retrouve des mains en sang au moment de libérer les astronautes de leurs gants… »
Le premier réflexe de l’apprenti astronaute enfoncé dans son scaphandre pour la première fois est souvent de refaire les mêmes gestes que dans la vie normale. Mais, c’est là qu’il ou elle peut se faire très mal, y compris au bout des doigts. « Ayant bien moins d’amplitude, on se fait mal : le scaphandre est en métal, nous non ; c’est lui qui va gagner si on essaie de forcer. Je ne commencerai à avoir des gestes efficaces que lorsque je saurai bouger en fonction des limitations imposées par sa géométrie. »
Une fois que les astronautes ont appris à se mouvoir dans leur scaphandre, ils peuvent commencer à s’entraîner véritablement aux manœuvres qu’ils feront hors de la station, dans le vide spatial. Et, découvrir une de leurs futures pires angoisses : celle de perdre un tournevis dans l’espace.
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