Des instruments scientifiques de la Nasa sont embarqués à bord du premier robot commercial américain à destination de la Lune. Si l’alunissage réussit, ce sera aussi la première fois qu’un engin américain retourne sur le satellite depuis plus de cinquante ans.

Les humains vont bientôt retourner sur la Lune, mais avant eux arriveront les robots. Le tout premier d’entre eux, prévu dans le cadre du programme Artémis (le nom donné par la Nasa à son projet de retour sur le satellite naturel), vient d’ailleurs de quitter la Terre. Le décollage a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 janvier 2024, à 7h30 du matin (heure de Paris).

https://twitter.com/NASA/status/1744258330472726830

« Nous avons décollé ! Le premier lancement commercial américain d’un robot vers la Lune livrera des instruments scientifiques pour étudier sa surface, un élément essentiel de la préparation des futures missions Artémis », s’est réjouie l’agence spatiale américaine dans un tweet partagé peu après. Une courte vidéo accompagne le tweet, montrant l’instant du décollage.

C’est grâce à une fusée Vulcan fournie par la coentreprise United Launch Alliance (ULA), qui réunit Boeing et Lockheed Martin, que la mission a pu partir. Le départ a eu lieu depuis la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Ce projet entre dans le cadre de l’initiative CLPS (Commercial Lunar Payload Services), qui est liée au programme Artémis.

Conquérir la Lune avec le secteur privé

Le programme CLPS a été officialisé en 2018, au moment où la Nasa a dévoilé le nom de plusieurs partenaires commerciaux pour retourner sur la Lune. Il s’agit pour l’agence spatiale américaine de profiter du concours du secteur privé pour acheminer du matériel et des instruments scientifiques sur place, plutôt que d’avoir à tout faire elle-même.

Essentiellement, l’idée est de disposer de plusieurs engins capables de transporter des charges utiles jusque sur la Lune. La Nasa achète alors une place pour monter son matériel à bord. C’est ensuite l’industriel qui se charge de la plateforme, tandis qu’un autre s’occupe du vol lui-même. Pour ces sociétés, ce sont des opportunités pour acquérir de l’expérience en vol ou en alunissage.

Parmi les partenariats figure celui d’Astrobotic Technology. C’est lui qui fournit la plateforme sur laquelle la Nasa a embarqué son matériel scientifique. Le nom de ce petit atterrisseur lunaire, qui doit permettre de mener des projets de recherche sur place ? Peregrine. Dans une mise à jour au printemps 2023, la Nasa listait cinq appareils scientifiques.

Illustration : l'atterrisseur lunaire Peregrine sur la surface de la Lune. // Source : Astrobotic
Illustration : l’atterrisseur lunaire Peregrine sur la surface de la Lune. // Source : Astrobotic

Initialement, cette mission était envisagée pour 2021. Malgré le retard de deux ans, elle reste toutefois inédite. Il s’agit du premier lancement commercial d’un robot à la surface de la Lune. Si l’alunissage réussit, ce sera un grand moment pour l’Amérique : outre cette première concernant le secteur privé, ce sera aussi le retour d’un engin américain depuis plus de cinquante ans.

L’implication du secteur privé témoigne de la volonté de la Nasa de « développer une économie au-delà de l’orbite basse, en l’étendant à la Lune. Il y a une volonté d’inclure l’industrie en lui accordant une place dans l’extension de l’activité », selon Jean Blouvac, responsable thématique Exploration et Vols Habités au CNES (Centre national d’études spatiales).

« C’est une situation d’opportunité. Il y a une volonté d’imaginer des services comme le transport ou l’extraction de ressources, mais on en profite également pour essayer de mieux connaître la Lune. Tout cela concorde avec la volonté d’installer une présence humaine plus durable là-bas. C’est logique dans l’esprit de la Nasa », ajoutait-il.

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