Mise à jour : Des scientifiques questionnent la pertinence des résultats de cette étude. « La méthode d’analyse n’est pas remise en cause, mais la préparation des échantillons ne permet pas de déterminer si l’ensemble des particules identifiées proviennent bien de l’eau en bouteille ou s’il y a eu contamination », résume l’ingénieure en matériaux Kako Naït Ali sur X, le 13 janvier. La présence de microplastiques dans l’eau en bouteille est cependant confirmée par d’autres travaux, ajoute-t-elle.
Article original : Boire de l’eau en bouteille est désastreux sur le plan écologique. Mais, ce n’est pas le seul problème : il y a un risque non négligeable aussi pour la santé. Ces bouteilles contiennent encore plus de particules de plastiques qu’on l’imaginait. C’est ce que constatent des scientifiques dans une étude de la revue PNAS, publiée le 8 janvier 2024.
Les déchets plastiques qui finissent dans les eaux de la planète ne se décomposent pas, ils se fragmentent : en microplastiques (moins de 5 mm) et en nanoplastiques (moins de 100 nm).
Ces chercheurs ont constaté, qu’en moyenne, un litre d’eau embouteillée contenait 240 000 fragments de plastiques. C’est 10 à 100 fois plus que les précédentes estimations, qui portaient sur des fragments plus larges de plastique. Dans cette nouvelle étude, les scientifiques s’attardent sur le cas des nanoparticules, des particules extrêmement fines de plastique. « Les minuscules particules auparavant invisibles sous imagerie conventionnelle dominent en fait en nombre et représentent 90 % de l’ensemble des particules plastiques détectées », écrivent-ils dans PNAS.
Boire un verre d’eau embouteillée, c’est avaler du plastique
Or, ces nanoplastiques sont considérés comme particulièrement inquiétants pour la santé humaine. On sait que les microplastiques sont déjà présents dans l’organisme humain, échouant jusque dans nos poumons ou dans le sang. Des particules encore plus fines finissant dans l’organisme humain ne sont donc pas une bonne nouvelle. « Les nanoplastiques sont supposés être plus toxiques car leur taille les rend beaucoup plus aptes, par rapport aux microplastiques, à pénétrer dans le corps humain », indiquent les auteurs de l’étude. Néanmoins, ces fragments de plastique sont complexes à détecter, et de ce fait à étudier.
Les précédents travaux ont fourni des estimations globales de la masse des nanoparticules présentes dans l’eau. Cependant, elles n’avaient pas permis de compter les particules ou de bien identifier celles étant composées de plastique. La nouvelle étude repose sur une technique de « microscopie par diffusion Raman » (en référence à un phénomène physique, l’effet Raman, de diffusion moléculaire de la lumière).
Pour résumer simplement, les échantillons d’eau ont été sondés à l’aide de deux lasers, qui ont servi à faire « résonner » certaines molécules. 7 types de plastiques communs ont été scrutés. Un algorithme a également été mobilisé pour interpréter les observations et faciliter cet ambitieux travail de recensement des scientifiques.
L’eau en bouteille meilleure pour la santé, une croyance persistante
En France, l’eau en bouteille reste encore largement plébiscitée, malgré une légère préférence pour l’eau du robinet dans la population. 47 % des Français déclarent boire au quotidien de l’eau embouteillée. Pour beaucoup, l’eau en bouteille a la réputation d’être meilleure pour la santé que celle sortant du robinet. Cette nouvelle étude rappelle qu’il s’agit plutôt d’une croyance. Même pour la préparation des biberons, l’eau du robinet peut être utilisée à la place de l’eau en bouteille (à condition de respecter certaines précautions). Sans oublier que boire de l’eau en bouteille, cela coûte plus cher — 100 à 300 plus cher que l’eau du robinet.
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