C’est une mauvaise nouvelle qui vient s’ajouter aux autres, alors que le changement climatique a des impacts dévastateurs sur les écosystèmes, sur les êtres vivants et sur la société. La santé n’est pas épargnée. Si certains animaux peineront à surmonter le réchauffement et risquent de s’éteindre, il existe quelques organismes qui vont, au contraire, proliférer dans un climat plus chaud. Parmi eux, des pathogènes infectieux.
Parmi ces pathogènes, il y a une bactérie : C. jejuni. Elle déclenche une infection : la campylobacteriosis, qui provoque des diarrhées violentes (ainsi que de la fièvre, des crampes). Une étude publiée le 18 janvier 2024 montre que cette bactérie pourrait être favorisée par le réchauffement de la planète.
« Un impact sociétal énorme »
Ces travaux ont pu identifier un lien entre les conditions météorologiques et les risques associés à cette maladie. Pour ce faire, les auteurs ont étudié les données britanniques, soit un million de cas d’infection à la campylobacteriosis en 20 ans, en les comparant aux données de la météo du pays.
Le nombre de cas restait stable au-dessous de 8 degrés Celsius de température moyenne. Au-delà, le taux d’incidence de la maladie augmentait de manière significative par tranche de 5 degrés (plus on ajoute 5 degrés, plus le taux augmente). Un lien avec l’humidité a aussi été identifié quand celle-ci est entre 75 et 80 %, ainsi qu’avec la durée des journées : plus de 10 heures de lumière solaire accroît la présence de la maladie.
Comment expliquer cette connexion entre un temps chaud et la propagation de cette bactérie ? « Il se peut que le temps chaud augmente la survie et la propagation des bactéries pathogènes (le temps provoque donc la maladie) ou que ce soit le comportement des gens et la manière dont ils socialisent pendant ces périodes », estime Giovanni Lo Iacono, l’un des auteurs.
Le « pourquoi » doit donc encore être étudié. Mais cette étude reste très précieuse : une maladie comme la campylobactériose « n’entraîne pas seulement des désagréments pour les individus », rappellent les auteurs, « elle a également un impact sociétal énorme, les gens devant se faire porter pâle au travail, ce qui accroît la pression sur les services de santé dans le monde entier. »
Cette étude est une énième alerte sur les effets problématiques du changement climatique sur la santé — « en favorisant la propagation des maladies infectieuses ». Ces diarrhées sévères s’ajoutent aux tiques qui pourraient devenir plus dangereuses, mais aussi, bien entendu, à l’impact de la chaleur, laquelle provoque d’ores et déjà des décès en excès.
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