Oubliez la Station spatiale internationale (ISS). L’avenir de l’habitation en orbite terrestre basse appartiendra au secteur privé. En tout cas, ce scénario s’est concrétisé un peu plus avec l’annonce d’un accord entre SpaceX et Starlab, une coentreprise entre Voyager Space et Airbus. Le but ? Déployer une station spatiale privée à proximité de la Terre.
« Nous sommes ravis d’annoncer que nous avons choisi le Starship de SpaceX pour lancer Starlab en orbite terrestre basse », a lancé la société américaine le 31 janvier. « Le Starship changera radicalement la façon dont nous accédons à l’espace, avec des stations spatiales entières comme Starlab lancées en une seule mission », a ajouté SpaceX.
Starship est la future génération de fusée que construit actuellement SpaceX. Elle est aujourd’hui en cours de conception et de test — deux vols d’essai ont eu lieu, mais qui se sont achevés prématurément. Un troisième vol est espéré en février, à une date indéterminée. La fusée doit partir du Texas pour rejoindre une heure et demie plus tard Hawaï.
Starship est une fusée monumentale, qui appartient à la catégorie des lanceurs super lourds. Elle mesure 131 mètres, est large de 9 m, pèse 5 000 tonnes et est constituée de deux étages — le Starship en haut (c’est un vaisseau spatial, et il a aussi ce nom) et le Super Heavy en bas (le premier étage, qui assure la propulsion principale lors du décollage).
Un envol du Starlab attendu vers 2030
Vu l’état actuel du développement du Starship, il ne faut pas s’attendre à voir le Starship transporter le Starlab avant la fin de la décennie 2020. D’autant que la Nasa a des besoins prioritaires : l’agence spatiale américaine souhaite que le Starship soit prêt en 2026 pour une mission sur la Lune, avec Artémis III : faire la navette entre l’orbite lunaire et le sol.
De facto, cela laisse encore des années à SpaceX pour peaufiner son lanceur et le rendre pleinement opérationnel. Idem pour le Starlab, projet qui est soutenu par Northrop Grumman, un géant de la défense et de l’aéronautique aux États-Unis, mais aussi l’université d’État de l’Ohio ou encore l’Agence spatiale européenne.
Afin d’éviter toute rupture dans la présence humaine en orbite terrestre basse, l’objectif est de parvenir à un déploiement du Starlab avant la mise à la retraite de l’ISS, attendue à partir de 2030. Sauf nouveau prolongement, la Station spatiale internationale sera précipitée dans l’océan, à l’endroit le plus éloigné de toute terre.
Il est prévu que cette station spatiale privée puisse accueillir jusqu’à quatre membres d’équipage en permanence. Elle doit à cette occasion offrir aux agences spatiales, aux scientifiques et aux entreprises la possibilité de mener des travaux et des expériences scientifiques dans des conditions de microgravité.
Autre atout du Starlab, selon ses prometteurs : la station peut être lancée en un seul vol, complètement équipée — le Starship ne sera toutefois pas de trop pour accueillir une structure relativement volumineuse. On parle entre autres d’un diamètre de 8 mètres, contre environ 4 pour celui des modules de l’ISS.
Le Starlab sera en revanche moins étendu que l’ISS. Il doit compter deux modules, ainsi que des panneaux solaires à l’extérieur. L’un des modules gèrera les services et de l’énergie, l’autre concernera l’habitat et la recherche scientifique. Le volume disponible dans le Starlab est attendu à 450 m3, soit la moitié de l’ISS (900 m3).
Si la Nasa distribue des financements pour des projets de station afin de se projeter dans l’après-ISS, la participation d’Airbus et de l’Agence spatiale européenne permet à l’Europe de conserver un pied dans l’orbite terrestre basse. Une façon d’avoir des retours industriels, mais aussi d’obtenir des places pour monter à bord du Starlab.
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