Un imposant satellite européen s’apprête à se crasher contre l’atmosphère terrestre. Il s’agit d’ERS-2, un satellite d’observation de la Terre, dont l’acronyme signifie : « European Remote-Sensing Satellite » (« Satellite européen de télédétection », en français). L’engin avait été lancé en 1995, et formait un duo avec le satellite ERS-1 parti dans l’espace en 1991. ERS-2 ne fonctionne plus depuis longtemps : l’ESA (Agence spatiale européenne) l’avait mis à la retraite en 2011.
La masse sèche est la masse d’un vaisseau spatial sans ses ergols (qui lui fournissent de l’énergie). La masse d’ERS-2 était de 2,5 tonnes à son lancement.
« Le temps est venu pour ce satellite de rentrer dans l’atmosphère et de commencer à brûler », explique l’ESA dans un communiqué du 6 février 2024. Avec ses 2,3 tonnes de masse sèche, ERS-2 est un engin particulièrement lourd. La date exacte de sa rentrée atmosphérique n’est pas précisée, mais l’ESA estime que le satellite « commencera à se consumer à la mi-février ».
À quoi servait ce satellite de l’ESA qui va se crasher ?
Durant sa longue carrière, ERS-2 n’a pas chômé. Le satellite a observé pendant 16 ans divers phénomènes qui ont contribué à une meilleure compréhension du changement climatique, comme « la diminution des glaces polaires, la modification des surfaces terrestres, l’élévation du niveau de la mer, le réchauffement des océans et la chimie atmosphérique », résume l’ESA sur X.
Au moment de la fin de ses activités en 2011, il a été décidé de faire baisser l’altitude du satellite, passant de 785 à 573 km au-dessus de la surface terrestre. L’objectif était ainsi de limiter le risque de collision avec d’autres satellites. 13 années de « décroissance de sa période orbitale, principalement due à l’activité solaire » ont suivi.
Ce crash du satellite de l’ESA est-il dangereux ?
Désormais, ERS-2 est proche d’effectuer sa rentrée atmosphérique naturelle. L’engin a épuisé l’intégralité de son carburant et vidé ses batteries. Son antenne de communication et toute son électronique ne fonctionnent plus. L’ESA n’a donc plus aucun moyen de contrôler la trajectoire du satellite, d’où le terme de « naturel » pour décrire sa descente vers la Terre. C’est d’ailleurs parce que cette rentrée atmosphérique est naturelle que l’ESA ne peut pas déterminer très précisément le moment et le lieu du crash.
Il est prévu que le satellite se consume lorsqu’il aura atteint une altitude d’environ 80 km. Pourrait-il créer des débris spatiaux dangereux ? ERS-2 devrait se briser en fragments, dont la majeure partie se consumeront dans l’atmosphère terrestre. Mais, il est possible que quelques fragments retombent sur Terre, dans l’océan. « Aucun de ces fragments ne contiendra de substances toxiques ou radioactives », tient à rassurer l’ESA. Le risque que ces fragments blessent un humain semble également peu probable. « Le risque annuel qu’un être humain soit blessé par un débris spatial est inférieur à 1 sur 100 milliards », ajoute l’agence spatiale.
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