L’évènement spatial de la semaine sera assurément la tentative d’alunissage de l’atterrisseur privé américain Intuitive Machines 1. Ce sera jeudi 22 février 2024. Avant cela, il y aura une autre péripétie qui attirera sans doute votre attention : la chute volontaire d’un satellite européen, ERS-2, après seize ans de bons et loyaux services.
L’engin doit volontairement être précipité contre l’atmosphère terrestre dans la journée du mercredi 21 février. La manœuvre conduite par l’Agence spatiale européenne consiste à le détruire en haute altitude, en profitant de la friction de l’air. L’opération n’est pas anodine, d’autant qu’ERS-2 atteint les 2,3 tonnes sur la balance.
La dislocation d’ERS-2 doit justement survenir au-dessus de la Terre à une altitude avoisinant les 80 km. L’essentiel des débris devrait brûler à cette occasion, sans jamais atteindre la surface du globe. Mais l’ESA admet qu’il y a quelques fragments qui peuvent toujours survivre à cette fournaise et toucher le plancher des vaches.
L’éventualité que quelques résidus d’ERS-2 heurtent le sol ne veut pas dire qu’il y a un risque pour les populations. En fait, les projections de l’ESA suggèrent que dans ce scénario, ces décombres finiront leur course dans l’océan — après tout, près de 70 % de la surface du globe est recouverte par les océans.
Un risque de collision infinitésimal
Bien entendu, il convient de rappeler que le risque zéro n’existe pas. Mais, la probabilité de se faire toucher par un débris spatial est extrêmement faible. On parle d’un risque annuel à 1 sur 100 milliards pour une personne, selon l’ESA. La BBC avance même une probabilité encore plus mince, de l’ordre d’une sur mille milliards.
Pour mettre cela en perspective, l’Agence spatiale européenne souligne que le risque d’être touché par un débris spatial en chute libre est 1,5 million de fois plus faible que celui d’être tué dans un accident domestique. Il est 65 000 fois plus faible que le risque d’être frappé par la foudre. Et il est 3 fois plus faible que le risque de se prendre une météorite.
En fait, ce péril est si rare que le seul cas recensé est celui d’une femme vivant aux États-Unis, Lottie Williams.
Cette résidente de l’Oklahoma est à ce jour la seule personne à avoir été touchée par un fragment spatial rentrant dans l’atmosphère. C’était en 1997. C’était un morceau de métal d’une quinzaine de centimètres venant d’une fusée qui s’était désintégrée. Elle a été touchée à l’épaule, mais la pièce est tombée si lentement qu’elle n’a pas été blessée.
Peut-être existe-t-il d’autres cas, mais ils n’ont pas été documentés. Il n’y a pas non plus eu de mort causé par un déchet spatial. Dans ces conditions, il est raisonnable de ne pas modifier outre-mesure vos projets du mercredi 21 février. Vous pouvez vous déplacer à l’extérieur, le ciel ne vous tombera pas sur la tête. Le danger est infinitésimal.
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