En 2024, nous sommes en pleine année bissextile, raison pour laquelle ce jeudi est un 29 février (mais il n’est pas férié). Habituellement, ce mois ne comporte pas plus de 28 jours. Le 29e est un jour intercalaire (ou « leap day »), qui advient tous les quatre ans environ. Les chances de vivre un 30 février sont donc nulles. Sauf si vous viviez en Suède au 18e siècle.
Le jour où la Suède a vécu un 30 février
Nous sommes en Suède, en 1700. À cette date, le pays adopte le calendrier grégorien… mais sans les jours intercalaires. Or, ceux-ci permettent de rattraper le décalage : 365 jours ne correspond pas totalement au rythme de la Terre autour du Soleil, il manque 5 heures, 48 minutes et 56 secondes. C’est à cela que sert l’année bissextile, qui ajoute un 29 février : rattraper ce décalage.
L’an 1700, qui aurait dû être une année bissextile, ne l’a pas été en Suède. Sauf que, premier rebondissement, il y a eu un changement de plan : finalement, le pays a décidé d’ajouter les jours intercalaires. Les années 1704 et 1708 étaient bien bissextiles, avec un 29 février.
Mais, en 1711, second rebondissement : l’Empire suédois décide de revenir au calendrier julien, hérité de la Rome antique, légèrement différent du calendrier grégorien. À ce stade, le calendrier suivi en Suède a un jour d’avance sur le calendrier julien. Pour se recaler sur le comptage julien, troisième rebondissement, les Suédois ajoutent un jour intercalaire supplémentaire en 1712. Durant cette année-là, il y a donc un 29 février, mais aussi un 30 février. Ce 30 février était alors l’équivalent du 29 février dans le calendrier julien, d’où la « logique » de ce second jour intercalaire (en calendrier grégorien, nous étions le 11 mars).
Il faut attendre quelques décennies pour que la Suède passe définitivement au calendrier grégorien. Le changement a lieu en 1753. Cette année-là, le calendrier du pays passe purement et simplement du 17 février au 1er mars. Et voilà que la Suède était calée sur les autres pays d’un point de vue calendaire.
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