La menace contre les satellites pourrait venir du sol, avec des tirs de missiles. Elle pourrait aussi provenir de l’orbite terrestre, via des « satellites tueurs » déployés tout autour du globe. Mais à plus long terme, le péril pourrait aussi surgir de la Lune elle-même. C’est un scénario que n’écarte pas l’armée américaine.
Dans son édition du 18 mars 2024, le média Defense One a rapporté les propos d’un général de brigade de la Space Force — la branche des forces armées des États-Unis chargée de mener des activités militaires dans l’espace — sur cette perspective. Et c’est sans surprise le développement de la Chine dans le spatial qui est une source d’incertitude.
« D’un point de vue militaire, je suis curieux de savoir s’il existe des vecteurs d’attaque que nous n’avons pas pris en compte ou que nous devons prendre en compte, qu’ils soient [sur des orbites terrestres], cislunaires ou autres », a indiqué Anthony Mastalir, en charge du commandement de la Space Force dans la zone Indo-Pacifique.
Aujourd’hui, la réalité de la menace spatiale provient soit du sol terrestre, soit d’objets placés sur différentes orbites autour de la planète bleue. Ces orbites sont proches (LEO pour Low Earth Orbit, à moins de 2 000 km d’altitude), ou lointaines : MEO (jusqu’à 35 786 km), géostationnaire (35 786 km) ou haute (au-delà).
Ce sont ces environnements qui constituent la priorité des plans de défense et d’attaque, puisque c’est ici que les satellites sont déployés et que les enjeux se trouvent. Mais à plus long terme, lorsque la conquête spatiale se poursuivra vers la Lune, l’espace cislunaire (qui recouvre la zone entre la Terre et la Lune) gagnera en intérêt.
La Lune, une préoccupation de long terme
Anthony Mastalir reconnaît que la Terre et son environnement immédiat demeurent évidemment prioritaires et qu’il n’y a pas de péril imminent au-delà des champs de conflictualité déjà identifiés. Mais « un jour, cela pourrait changer », prévient-il, avec des challenges provenant de nouvelles orbites, notamment impliquant la Lune.
La présence sur la Lune de concurrents stratégiques des États-Unis est aussi un défi de long terme.
La Chine souhaiterait envoyer ses premiers taïkonautes sur le satellite à horizon de la prochaine décennie, après 2030 — un alunissage avant n’est pas envisageable (les États-Unis visent eux un retour sur la Lune en 2026). Et, pointe Defense One, le Pentagone se demande quelles capacités seront aussi installées sur place.
L’horizon dans lequel se place la Space Force et l’armée américaine se compte toutefois en décennies, au bas mot. Bien que le programme chinois d’exploration lunaire se développe à bon rythme, les challenges ne se poseront pas tout de suite. Il y a d’autres défis plus immédiats, comme le pistage de la mission secrète chinoise autour de la Terre.
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