Celles et ceux qui ont des télescopes particulièrement performants l’ont repérée depuis déjà près d’un an. Désormais, tout le monde ou presque va pouvoir observer la comète 12P/Pons-Brooks, surnommée « comète du diable » en raison des jets de gaz qui forment des sortes de cornes autour d’elle. Son passage près de la Terre n’a lieu que tous les 71 ans, c’est donc une occasion à ne pas manquer.
« Elle fait partie de la famille de la comète de Halley, précise Nicolas Biver, astronome à l’observatoire de Paris, interrogé par Numerama. Leurs fréquences de passage sont comparables (76 ans pour Halley), et elles proviennent de la même région, le nuage de Oort. »
Observer la comète du diable à l’œil nu est un défi
Avec une telle rareté, chaque passage est très enthousiasmant pour les scientifiques qui espèrent en apprendre plus sur elle, mais aussi pour le grand public qui peut espérer l’observer à l’œil nu… Mais, ce n’est pas facile !
« Tout d’abord, elle n’est pas très bien placée, déplore Nicolas Biver. Pour la voir, il faudra un horizon très dégagé. » 12P/Pons-Brook s’approche progressivement du Soleil jusqu’au 21 avril 2024 (on parle de périhélie), date à laquelle elle commencera à s’en éloigner. Avant ça, elle sera assez brillante, mais, depuis l’hémisphère nord, il faudra chercher non loin de la ligne d’horizon pour la trouver. Ce qui nécessite de ne pas avoir d’obstacle proche, ni de pollution lumineuse qui est plus importante près du sol.
Quand et où trouver la comète du diable ?
Théoriquement, l’observation de la comète du diable est devenue possible le vendredi 22 mars. Néanmoins, la Lune était pleine le lundi 25 mars, date à laquelle la comète était plutôt proche de la Terre, par conséquent l’observation en était gênée. Il faut attendre la fin de la semaine du 25, pour espérer l’apercevoir plutôt en début de nuit, lorsque la Lune se lèvera plus tard. Elle aura alors une magnitude de 4,5, ce qui est difficilement discernable.
Néanmoins, pour la trouver, il faut chercher du côté Nord Nord-Ouest, non loin de Jupiter. La constellation d’Andromède peut aussi être un bon point de repère. À partir de début avril, elle apparaîtra de plus en plus tôt dans la nuit, jusqu’à se perdre dans le crépuscule à partir du 10 avril.
Des sites comme Heavens Above ou The Sky Live peuvent s’avérer très utiles pour connaître exactement sa position dans le ciel. L’observatoire de Paris a aussi publié quelques indications pour pouvoir profiter au mieux du spectacle.
Guetter les sursauts lumineux de 12P/Pons-Brooks
Ce qu’il faut guetter avant tout, ce sont des phénomènes particuliers : la comète peut voir sa luminosité être multipliée par 100 à plusieurs occasions ! « C’est quelque chose qu’on a observé par moments », raconte Nicolas Biver. « Des sursauts qui durent quelques jours durant lesquels la comète éjecte une grosse quantité de gaz d’un seul coup. On ne sait pas exactement à quoi c’est dû. » Ces sursauts, qui ont donné son nom à la comète du diable, sont impossibles à prévoir avec certitude, mais ils ont été assez fréquents entre juillet et novembre. En voir un dans les semaines qui viennent serait une bonne occasion pour observer plus en détail la comète du diable et ses fameuses cornes.
Si vous disposez de bonnes conditions, vous pouvez tenter une observation à la jumelle ou au télescope. La queue de la comète aura alors 4 ou 5 fois le diamètre apparent de la Lune, ce qui promet d’être assez impressionnant. En espérant évidemment que la météo le permette !
Même si le grand public n’aura pas forcément la possibilité d’observer 12P/Pons-Brook dans les meilleures conditions, les scientifiques sont prêts. « Nous ne connaissons pas son diamètre exact ni sa composition », ajoute Nicolas Biver. « Ce passage sera l’occasion d’en savoir plus comme nous avons pu le faire par le passé avec la comète de Halley. »
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