Avec son projet SiSpis, Siemens met au point des robots araignées capables de coopérer pour construire un objet volumineux ou complexe.

Jusqu’à présent, l’impression 3D n’a été pensée que comme un outil statique. Qu’il s’agisse des petites imprimantes 3D que l’on a sur son bureau, ou des immenses « imprimantes » industrielles capables de construire toute une maison en 24 heures, l’objet est toujours fabriqué sur place, là où l’imprimante est située. Mais c’est une manière très primitive de voir les choses, aux yeux des équipes de Siemens.

L’entreprise allemande travaille ainsi depuis 2014 à une nouvelle génération de robots constructeurs, qui seront capables de travailler ensemble et de se déplacer autour d’un même objet à fabriquer ensemble. Le projet est dirigé par Livio Dallora, chef du groupe de recherche en innovation produits dans la division Technologies de Contrôle et d’Automation, basée sur le campus de l’université de Princeton, dans le New Jersey.

Le groupe a mis au point des robots araignées qui transportent leur propre imprimante 3D, et qui peuvent donc se rendre là où l’objet a besoin d’une couche de plastique supplémentaire, pour y déverser leur matière fondue.

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Les Siemens Spiders, explique Livio Dallora, possèdent huit pattes articulées et sont totalement autonomes, avec des caméras stéréoscopiques capables de capter la profondeur (comme un Kinect), et un laser infraroue pour modéliser virtuellement le monde qui les entoure. Elles sont suivies par un robot distributeur de filament, qui porte la matière première. Lorsque leur batterie arrive à en fin d’autonomie, elles peuvent aller se recharger toute seule.

Une coopération pour des objets complexes

La première étape de l’équipe a été de mettre au point le logiciel qui permet aux araignées de se déplacer, et de travailler ensemble autour du même objet, sans se gêner l’une l’autre. Pour l’instant Siemens dispose de deux araignées fonctionnelles, et une troisième utilisée pour des tests, mais le laboratoire devrait en avoir trois de plus, pour commencer à concevoir des scénarios de coopération plus complexes, et construire des objets plus gros. À terme, il ne s’agira plus seulement de plastique PLA, mais aussi de matières plus utiles à l’industrie.

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« Nous cherchons à développer des robots pour la fabrication collaborative en impression 3D de pièces de voitures, de fuselages d’avions ou bien encore de coques de bateaux », explique Livio Dallora. Mais « chacun des robots n’est capable d’opérer que sur une infime partie de la pièce fabriquée ». L’union faisant la force, les robots se complètent et permettent la réalisation d’objets complets.

On peut ainsi imaginer qu’à terme, une équipe de SiSpis soit chargée de réaliser la coque plastique d’un produit, une autre d’imprimer un circuit imprimé, un autre de souder des composants électroniques, etc.

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