La pluie de ces dernières semaines pourrait vous y tromper, mais c’est un énième rappel de la différence entre météo locale et climat global : avril 2024 est un mois « remarquable » de records de chaleur. C’était tout bonnement le mois d’avril le plus chaud jamais enregistré, nous apprennent les données satellitaires de Copernicus.
Plus précisément, le mois d’avril 2024 a été plus chaud de 1,58 degré Celsius « par rapport à une estimation de la moyenne d’avril pour la période 1850-1900 », c’est-à-dire la période préindustrielle de référence. Ce chiffre n’a rien de banal : les accords internationaux comme l’accord de Paris visent à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Et ce n’est pas la seule information importante de ce rapport Copernicus de 2024.
1,61 degré de plus
Les données de Copernicus révèlent que cela fait 11 mois d’affilée qu’un record mensuel de températures mondiales intervient. Un tel enchaînement de records n’a rien de normal, d’autant que ce n’est pas la première fois : « Bien qu’inhabituelle, une série similaire de records mensuels de température globale s’est produite précédemment en 2015/2016 », expliquent les scientifiques de Copernicus.
Au total, sur la moyenne des 12 mois écoulés, donc sur un an depuis mai 2023, on obtient la plus haute température jamais enregistrée :
- 1,61 degré de plus par rapport à la moyenne mondiale pré-industrielle de 1850-1900 ;
- 0,73 degré de plus par rapport à la moyenne mondiale de 1991-2020.
- Le continent européen dans son ensemble connaît une augmentation de 1,49 degré Celsius.
L’objectif initial de 1,5 degré n’est pas encore dépassé, puisqu’il s’agit d’une moyenne sur 12 mois. Le changement climatique s’évalue sur des périodes beaucoup plus longues.
La surface de la mer aussi concernée
La surface de la mer est également un indicateur. Les données satellitaires montrent une température de 21,04 degrés, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré pour un mois d’avril. Ce qui se situe aussi à proximité de mars 2024 (21,07 degrés).
« (…) Alors que les variations de température associées à des cycles naturels comme El Niño vont et viennent, l’énergie supplémentaire piégée dans l’océan et l’atmosphère par l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre continuera à pousser la température mondiale vers de nouveaux records », tient à préciser Carlo Buontempo, directeur du Copernicus Climate Change Service, dans le communiqué.
En ce qui concerne la banquise, les observations sont très contrastées. Au Pôle Nord, d’abord, dans l’Arctique, son étendue était inférieure de 2 % à la normale — une anomalie moins importante que celles observées lors de précédents mois d’avril, ces dix dernières années. Côté pôle Sud en revanche, en Antarctique, on compte une étendue de -9 % par rapport à la moyenne, soit le 10e mois d’avril où l’anomalie est la plus importante. Ce qui suit « un schéma de fréquentes grandes anomalies négatives observées depuis 2017 » dans la région, qui se réchauffe très vite.
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