Deux astronautes européens tout juste diplômés ont été affectés sur de futures missions à bord de l’ISS en 2026 : la Française Sophie Adenot, suivie du Belge Raphaël Liégeois. Voici comment ils se préparent avant leur premier grand voyage spatial.

La relève de Thomas Pesquet dans l’espace est assurée. La Française Sophie Adenot, qui vient d’achever sa formation d’astronaute au Centre européen des astronautes (EAC) à Cologne, partira dans l’espace en 2026. C’est ce qu’a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) le mercredi 22 mai 2024. Sophie Adenot sera ainsi la première astronaute de sa promotion à partir dans l’espace, à bord de la Station spatiale internationale (ISS), au printemps 2026. Elle sera suivie à l’automne par le Belge Raphaël Liégeois, lui aussi nouvellement diplômé.

Chacun à leur tour, ils partiront dans l’ISS pour des missions de longue durée (peut-être se croiseront-ils même dans l’espace). Là-bas, ils devront mener des expériences scientifiques, des recherches médicales, observer la Terre et s’occuper de la maintenance de la station.

Sophie Adenot, astronaute française : « Je ne le vis pas du tout comme une période d’attente »

Leur départ dans deux ans peut sembler lointain, pourtant ce n’est pas ainsi que Sophie Adenot le vit. L’astronaute l’a expliqué à Numerama lors d’une interview réalisée il y a quelques semaines, avant l’annonce de sa sélection pour une mission dans l’ISS. « Je ne le vis pas du tout comme une période d’attente. On a beaucoup de modules et qualifications à valider dans les prochains mois. »

Depuis qu’ils ont été diplômés en avril, Sophie Adenot et Raphaël Liégeois font partie du Corps des astronautes européens. La Française se dit certes prête pour de potentielles futures missions, mais la formation ne s’arrête pas aux portes de l’EAC. Il reste encore à valider plusieurs étapes, dont « un module de robotique au Canada, un module de qualification aux sorties extravéhiculaire aux États-Unis, avec le scaphandre et la maquette de l’ISS à l’échelle », nous explique Sophie Adenot. Sans parler des enseignements qui seront directement liés aux objectifs de la mission prévue à bord de la station.

Par ailleurs, les astronautes doivent continuer à participer au programme du Centre européen des astronautes, pour soutenir l’exploration spatiale. « Le calendrier va être bien chargé quand même », sourit Sophie Adenot. Avant d’espérer décoller vers le ciel, les astronautes doivent tenir la distance, parfois durant de longues années. Pour Sophie Adenot et Raphaël Liégeois, ce sera au moins 2 ans (si leur mission n’est pas reportée après 2026, ce qui n’est jamais à exclure).

Raphaël Liégeois, astronaute belge : « On court un marathon, pas un 100 mètres »

Comment gérer l’attente et la charge de travail ? Le nouvel astronaute belge, que Numerama a également pu interviewer, explique qu’apprendre à prendre soin de soi fait aussi partie du travail de l’astronaute sur le long terme. « Il y a beaucoup de sollicitations internes à l’ESA, mais il faut aussi s’écouter. On court un marathon, on n’est pas en train de faire un 100 mètres. C’est comme ça que j’apprends à gérer ça : apprendre à dire non, à créer un espace pour souffler. Au final, c’est mieux pour tout le monde. Des astronautes bien reposés font du bon travail. »

La Française Sophie Adenot et le Belge Raphaël Liégeois. // Source : Via X @esaspaceflight (photo recadrée)
La Française Sophie Adenot et le Belge Raphaël Liégeois. // Source : Via X @esaspaceflight (photo recadrée)

Les deux astronautes devraient aussi continuer de bénéficier de l’accompagnement de leur collègue français Thomas Pesquet. Il a déjà grandement contribué à leur formation, nous raconte Sophie Adenot. « C’est une chance incroyable. Thomas Pesquet a fait aimer l’espace aux Français. Je suis la première à être pleine de gratitude pour ce qu’il a fait, il a été généreux de tout son partage. Au quotidien, il est hyper généreux pour nous, en termes de conseil, de nous expliquer l’expérience dans son ensemble. »

Enfin, il y aura forcément une part d’incertitude pour les futurs astronautes, jusqu’au jour J du décollage, des premières déambulations dans l’espace, de la première sortie extravéhiculaire… Ce qui n’est pas forcément un mal. « J’essaye de me préserver une partie de mystère et de ne pas trop me projeter dans ce qui va se passer, nous dit Raphaël Liégeois. Je sais que je vais être surpris. J’essaye de ne pas trop me préconditionner pour garder de la magie et rester une feuille blanche prête à imprimer ce qui va se passer quand je serai dans l’espace. Évidemment que je passerai beaucoup de temps dans la coupole pour regarder la Terre, mais j’ai l’impression que ça va être quelque chose que je n’arrive pas à imaginer maintenant. »

Comme le dit Sophie Adenot lorsque nous lui posons des questions sur l’avenir : « Reposez-moi cette question à la fin de cette aventure. »

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