Sauf énième coup de théâtre, c’est bien le 1er juin 2024 que la mission Boe-CFT décollera des États-Unis pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS). Dans un point d’étape partagé le 29 mai, l’agence spatiale américaine comme Boeing ont donné leur « go » pour ce vol habité, très attendu.
La mission Boe-CFT (acronyme de Boeing Crew Flight Test) consiste à envoyer deux astronautes à bord de l’ISS pour valider la capacité de Boeing à assurer du transport d’équipage. Il s’agit ici de deux pilotes d’essai (Sunita Williams et Barry Wilmore), en attendant des missions régulières au profit de la Nasa, et en complément de ce que fait déjà SpaceX.
Durant la réunion entre la Nasa et le constructeur aérospatial américain, qui a conçu le véhicule spatial CST-100 Starliner servant de navette, il a été « vérifié l’état de préparation du lancement, y compris l’ensemble des systèmes, des installations et des équipes qui soutiennent le vol d’essai ».
Les responsables de United Launch Alliance (ULA), la coentreprise entre Boeing et Lockheed Martin qui fournit la fusée qui enverra le Starliner dans l’espace, ont également participé aux échanges. D’autres fenêtres de tir ont été identifiées en cas de nécessité : il y a le 2 juin, mais également le 5 et le 6 juin. On n’est plus à un report près.
Une fuite d’hélium repérée, mais non corrigée
Le tir se déroule dans un contexte particulier. Un peu plus tôt au mois de mai, une « petite fuite d’hélium dans le module de service du vaisseau spatial » a été décelée. Une découverte qui n’est toutefois pas de nature à remettre en cause le calendrier de vol, a-t-il été expliqué aux médias le 24 mai dernier.
Les équipes ont indiqué avoir « effectué suffisamment d’analyses » pour arriver à la conclusion qu’elles « étaient en mesure de faire voler » le Starliner. La fuite ne sera donc pas spécifiquement corrigée d’ici au 1er juin. Elle sera en revanche surveillée tout au long du périple jusqu’à l’ISS, a-t-il été précisé.
En cas d’aggravation de la fuite, des scénarios de repli existent pour que les vies de Sunita Williams et Barry Wilmore ne soient pas en danger. D’après la Nasa, les deux astronautes sont censés pouvoir terminer leur mission en toute sécurité. Les deux intéressés sont actuellement en quarantaine pour se préparer à rejoindre la station.
La décision de ne pas intervenir sur la fuite semble être également fondée sur le temps qu’il faudrait pour la colmater, au-delà du risque hypothétique qu’elle occasionne. Selon Ars Technica, une intervention nécessiterait peut-être de reporter la mission Boe-CFT de plusieurs semaines ou même de quelques mois, alors qu’elle a déjà accumulé un important retard.
« Nous avons découvert une faille dans la conception du système de propulsion lors de l’analyse de cette fuite d’hélium. Dans certains cas de défaillance très éloignés, nous n’avions pas la capacité d’exécuter la mise à feu de désorbitation avec de la redondance », a déclaré Steve Stich, l’un des responsables de la Nasa, cité par notre confrère.
Il a été ajouté que Boeing et la Nasa réfléchissent à déployer des correctifs matériels et logiciels de long terme pour remédier aux fragilités de conception récemment décelées. Cependant, l’horizon pour ces ajustements est incertain. Faudra-t-il par exemple franchir cet obstacle avant les toutes premières missions opérationnelles du Starliner ?
Au-delà de ce problème spécifique, les derniers jours ont été l’occasion pour ULA de procéder au remplacement d’une valve sur l’étage supérieur Centaur de la fusée Atlas V. Celle-ci avait été identifiée comme défectueuse juste avant un décollage prévu au départ au début du mois de mai. Les opérations ont été interrompues au dernier moment.
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