On les qualifie d’organismes extrémophiles, en raison de leur capacité à survivre dans des environnements inhabitables. On en trouve dans des dorsales océaniques exhalant de l’eau, du soufre et du méthane à 350 °C, mais aussi dans des cuves pétrolières. Même le manteau terrestre en contient, malgré une température et pression infernales.
Certains microorganismes ont d’ailleurs montré une faculté à survivre dans l’espace, malgré l’absence de pression atmosphérique, les très fortes variations de température et l’exposition au rayonnement cosmique. On pense par exemple que des tardigrades pourraient se trouver sur la Lune, après le crash d’une mission qui en contenait.
Ces microorganismes pourraient aussi se trouver sur la paroi externe de la Station spatiale internationale (ISS), qui gravite à 400 km d’altitude autour de la Terre. Une prochaine sortie extravéhiculaire, planifiée le 24 juin 2024, doit creuser cette piste. Deux astronautes effectueront des prélèvements sur la surface, pour chercher ces microorganismes.
« Les échantillons sont prélevés près des évents du système de survie [de l’ISS] afin de déterminer si un vaisseau spatial libère des micro-organismes et, le cas échéant, leur nombre et la distance qu’ils peuvent parcourir », détaille l’agence spatiale américaine dans une page dédiée. Selon la Nasa, les évents sont une zone propice pour en trouver.
À ce stade, le type de microorganisme qui sera éventuellement trouvé à l’extérieur de l’ISS est incertain. On sait que les tardigrades ont démontré leur résistance à des températures pouvant atteindre 150 °C et descendre jusqu’à -273 °C, tout proche du zéro absolu. Or, à l’extérieur de l’ISS, la température varie de -157 à 121 °C.
Des enjeux scientifiques et pour la conquête spatiale
Les échantillons pourraient également contenir des bactéries ou des champignons que les astronautes ont par mégarde transportés avec eux depuis la Terre. Cela, malgré les quarantaines mises en place avant les vols et les efforts significatifs pour nettoyer les combinaisons spatiales comme les vaisseaux de transport.
Le prélèvement a des perspectives scientifiques intéressantes, s’il réussit. Il aidera à éclairer la faculté de ces formes de vie à survivre et à se reproduire à l’extérieur de l’ISS — et de comprendre leur comportement ailleurs que sur la Terre. Cela permettra aussi de constater dans quelle mesure ils ont pu évoluer quand ils sont exposés à l’espace.
Des enjeux existent aussi en matière de conquête spatiale. L’étude de ces formes de vie microscopiques doit permettre d’explorer les limites actuelles des mesures visant à empêcher ou limiter la propagation causée par les activités humaines dans l’espace. La question a son importance à l’heure des grands projets d’exploration vers la Lune et Mars.
Avant cela, il faudra récupérer la charge utile avec les échantillons. Les astronautes devront la placer dans un congélateur et préparer le retour du caisson pour les étudier sur la Terre.
(mise à jour de l’article pour corriger le titre)
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.