On est en train de construire un soleil artificiel dans la campagne française. Alors, pourquoi ne pas faire la même chose dans l’espace en plaçant une « étoile artificielle » en orbite autour de la Terre ? C’est l’ambition de Landolt, un programme soutenu par l’université américaine George-Mason et la Nasa, et qui nécessitera un budget de 19,5 millions de dollars.
Il y a toutefois un twist : en France, le programme ITER cherche à dompter la fusion nucléaire en maitrisant la technologie du réacteur de type tokamak — les moyens engagés sont plus colossaux (la facture avoisine les 20 milliards d’euros) En ce qui concerne Landolt, les ambitions sont bien plus modestes. Et les enjeux, différents.
Un mètre-étalon stellaire
Avec Landolt, il ne s’agira pas de disposer d’une nouvelle source d’énergie pour l’humanité, mais d’améliorer la mesure de la lumière des étoiles, qu’elles soient proches ou extrêmement loin dans l’univers. Comment ? En déployant une « fausse étoile », dont la luminosité est connue avec une très grande précision.
En fait, Landolt sera un satellite armé de huit lasers qui éclaireront les télescopes optiques au sol afin de les calibrer pour les observations, précise la faculté George-Mason. De fait, on saura précisément le taux d’émission des photos venant de cette source lumineuse. Depuis la Terre, Landolt sera vue comme une étoile classique par les télescopes.
Landolt pourra ainsi agir comme un mètre-étalon. « Même avec les instruments modernes d’aujourd’hui, les mesures de la luminosité réelle des étoiles ne sont connues qu’à quelques pourcents », observe David Ciardi, le directeur adjoint du NASA Exoplanet Science Institute, cité par l’institut de technologie de Californie (Caltech)
« Landolt permettra d’améliorer ces mesures de plus d’un facteur 10, ajoute David Ciardi. Comprendre la luminosité réelle des étoiles nous permet de mieux comprendre les étoiles et, peut-être plus important encore, de mieux comprendre les planètes qui gravitent autour d’elles. »
La mission Landolt, nommée en l’honneur de l’astronome américain Arlo Landolt, en raison de ses catalogues de luminosité stellaire. Il est par ailleurs le premier à avoir découvert une naine blanche à pulsations, en constatant des variations de luminosité. Arlo Landolt est décédé en 2022 à l’âge de 86 ans.
Il faudra s’armer de patience, toutefois, car la mission ne partira pas tout de suite : son départ est fixé à 2029. Ensuite, la carrière opérationnelle du satellite sera d’un an. L’engin évoluera précisément à 35 786 km d’altitude. Il s’agit de l’orbite géostationnaire, qui permettra à ce satellite de rester en permanence au-dessus des USA.
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