Décidé à faire le pont entre les patients et les médecins, Google affichera désormais des informations médicales lorsque les internautes chercheront à s’informer sur des symptômes, y compris en affichant les possibilités d’auto-médication. Pour le moment uniquement aux États-Unis.

Google, qui avait déjà lancé l’an dernier son service d’encyclopédie médicale, continue de déployer progressivement ses griffes dans l’univers de la médecine. Le géant de Mountain View a annoncé que dorénavant aux États-Unis, pour les recherches en langue anglaise, la recherche de symptômes permettra aux internautes de recevoir des indications sur les maladies associées, et même de lire des informations sur les options d’auto-médication qui s’offrent au consommateur (officiellement il ne s’agit pas de conseils, qui impliqueraient une responsabilité juridique trop importante, mais dans l’esprit c’est tout comme).

Ainsi lorsqu’un internaute cherchera « mal de tête sur un côté », Google pourra proposer d’affiner la recherche en se renseignant sur les « migraines », « sinusites », ou « rhume », et en fonction des symptômes associés, pourra conseiller d’aller voir un médecin — avec sans doute aussi la possibilité de consulter un médecin par webcam, déjà proposée par Google aux USA. Il pourra aussi conseiller d’acheter simplement de l’aspirine ou du paracétamol.

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« Notre objectif est de vous aider à négocier et à explorer les problèmes de santé liés à vos symptômes, et à arriver rapidement au point où vous pouvez faire davantage de recherche en profondeur sur le web, ou parler à un professionnel de santé », explique Google dans un communiqué.

Google saura tout sur votre santé ?

La firme rappelle qu’elle s’est offerte les services de véritables docteurs pour compiler ses bases de données et vérifier la pertinence de ses algorithmes, notamment auprès d’experts de l’école de médecine de Harvard, et de la Clinique Mayo. En septembre dernier, Google annonçait ainsi plus de 9 000 maladies référencées. Mais elle prévient que ses algorithmes sont imparfaits, que les résultats ne sont que « le reflet de ce qu’il y a sur le web », et que les internautes seront donc eux-mêmes mis à contribution pour dire si les résultats délivrés sont pertinents ou non, et ainsi améliorer progressivement l’intelligence artificielle.

Selon Google, déjà 1 % de toutes les recherches sur le Web concernent des symptômes. C’est dire si la firme de Mountain View, qui a un très grand intérêt commercial pour la médecine personnalisée et prédictive, dispose de quantités d’informations sur l’état de santé de ses clients, qui sont nombreux à effectuer des recherches en étant connectés avec leur compte Google. Ces recherches, qui sont archivées, pourraient un jour permettre de proposer de la publicité pour des traitements liés à des maladies chroniques, ou d’anticiper sur une maladie à venir, si quelqu’un se plaint de symptômes qui peuvent être des précurseurs.

Elles viennent simplement compléter des informations médicales que Google glane déjà avec d’autres services, comme Google Fit, qui deviendront de plus en plus indiscrets à mesure que les capteurs embarqués dans les objets connectés sauront collecter des données supplémentaires sur les molécules véhiculées dans le sang. Pour peu que vous fournissiez votre ADN, Google pourra même personnaliser ses conseils médicaux en fonction de vos prédispositions génétiques. IBM le fait déjà.

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