Les humains reviendront sur la Lune dans le cadre du programme Artémis. L’échéance approche, mais la Nasa n’a toujours pas réglé un problème important : que fera-t-on de leurs excréments sur place ?

L’échéance approche : le retour des astronautes américains sur la Lune est prévu pour 2026. Mais, que fera-t-on de leurs excréments sur place ? La question peut faire sourire, pourtant elle n’est absolument pas anodine. Dans un article publié le 25 juin 2024, Wired rappelle que la question des déjections sur la Lune est un véritable défi pour lequel la Nasa n’a encore aucune solution, alors que le temps presse.

Le sujet n’est certes pas nouveau. Le programme Apollo, qui s’est fini en 1972, s’est achevé en laissant sur la Lune 96 sacs de déchets, contenant notamment l’urine et les excréments des explorateurs lunaires. Il pourrait même être pertinent de profiter des nouvelles explorations pour aller chercher ces déjections humaines sur la Lune.

Des sacs d’excréments sur la Lune ? Une solution révolue

Mais qu’en est-il des déjections pendant les futures missions du programme Artémis ? Puisque l’objectif est de ramener durablement les humains sur la Lune, la solution des sacs-poubelle jetés à la surface parait révolue. La Nasa ne pourra pas éluder l’épineuse question de l’élimination des excréments de ses équipages.

La première photo prise à la surface de la Lune montre le sac poubelle des astronautes. // Source : Wikimedia/AS11-40-5850 (photo recadrée)
La première photo prise à la surface de la Lune montre le sac poubelle des astronautes. // Source : Wikimedia/AS11-40-5850 (photo recadrée)

« Si des êtres humains doivent vivre en permanence sur la Lune, il ne faut pas que des sacs de caca traînent, confirme la chercheuse Melissa de Zwart, spécialiste du droit spatial, auprès de Wired. C’est un danger [ndlr : car cela reste de la matière organique dans un environnement extraterrestre]. C’est inesthétique. Ce n’est pas ce que nous voulons faire. La question est donc de savoir quelles sont les normes environnementales que nous appliquerons. Nous n’avons actuellement aucune règle stricte. »

« Il ne faut pas que des sacs de caca traînent [sur la Lune]. »

Melissa de Zwart, spécialiste du droit spatial

La question doit d’autant plus être abordée que nous savons déjà que faire ses besoins dans l’espace n’a rien à voir avec ce qui se passe sur Terre. Les astronautes le racontent parfois, s’entrainer à uriner ou déféquer fait partie de leur préparation au grand voyage en apesanteur (sans parler des lavements intestinaux). Dans l’espace, on ne peut plus compter sur la gravité terrestre pour faire tomber les excréments dans les toilettes. Dans la Station spatiale internationale, les toilettes existent, mais sont assez différentes de celles que nous connaissons. Or, ce type de toilettes spatiales, fonctionnant en microgravité terrestre, ne sera pas non plus adapté pour aller sur la Lune. Il faudra donc réinventer les toilettes spatiales.

Une réflexion a bien été entamée pour imaginer les WC des futurs explorateurs lunaires, mais pour l’instant, elle ne semble pas avoir abouti à un projet concret et satisfaisant du point de vue de l’élimination des matières. Il faudra pourtant trouver une solution, car recouvrir la Lune de sacs d’excréments humains ne pourra pas être tenable sur le long terme.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.