Christie’s poursuite la vente de l’héritage de Paul G. Allen, cofondateur de Microsoft. Après l’art, c’est au tour des sciences et de la technique : une collection de 150 objets uniques, vendus à des prix à la hauteur de leur impact sur l’Humanité.
C’est une vente aux enchères mémorable pour les passionnés de sciences et de technologie que Christie’s lancera à l’automne. Le 10 septembre 2024, la célèbre maison mettra aux enchères la collection de Paul Allen, le regretté cofondateur de Microsoft, dédiée à l’innovation et à l’histoire de la technologie.
Une première partie de sa collection, consacrée à l’art qu’il collectionnait, avait été mise en vente entre 2022 et mai 2023, collectant plus d’un milliard et demi de dollars en une soirée. Toutes les recettes de cette vente et de celle qui vient seront données à des œuvres de charité.
Mais pourquoi cette deuxième partie de l’héritage de Paul Allen est si spécial ? C’est bien simple : l’homme était un collectionneur richissime, qui n’a pas hésité à tracer l’histoire de la conquête spatiale, de l’informatique ou des sciences en accumulant des objets iconiques. Cette collection unique au monde, composée de 150 objets, pourra finir dans les mains d’autres collectionneurs ou être exposés dans des galeries commémorant l’esprit humain au service de l’Humanité.
L’exploration spatiale au cœur de la vente aux enchères
Sur le site dédié à la vente aux enchères, Christie’s annonce la couleur avec une superbe huile sur toile de Chesley Bonestell, présentant un paysage onirique nommé Saturne vue depuis Titan. Ce tableau de 1952 est évidemment un fantasme et ne correspond pas à la réalité, mais il montre l’art d’une époque dont l’imaginaire était tourné vers le progrès et à quel point la conquête spatiale a touché les artistes.
La pièce maîtresse de cette partie de la collection sera pourtant bel et bien un objet mêlant techniques avancées et sciences : un prototype de la combinaison conçue pour l’astronaute Edward White pour le programme Gemini. Lors de Gemini 4, en 1965, White deviendra le premier Américain a se lancer dans une sortie extravéhiculaire. Cette combinaison spatiale était alors une première, conçue avec des contraintes monumentales et encore jamais vues : elle devait résister au vide spatial. Christie’s estime qu’elle sera vendue entre 80 000 et 120 000 dollars. Une petite somme pour avoir un bout de l’Histoire dans son salon.
La lettre d’Einstein sur l’arme atomique
Mais le 10 septembre, un bout de papier coûtera bien plus cher qu’une combinaison spatiale. Car ce bout de papier en question est celui qu’Albert Einstein a signé en 1939, pour prévenir les États-Unis que l’Allemagne nazie était en train de développer un programme d’armement atomique. Cette lettre, adressée au président Roosevelt, sera le déclencheur du projet Manhattan, amenant in fine à la création de l’arme atomique et son utilisation par les États-Unis sur les villes japonaises en 1945 — l’histoire récemment racontée au cinéma dans Oppenheimer.
Ce document est un témoignage puissant, que Christie’s décrit en ces termes : « La lettre souligne l’impact profond de la technologie sur la société — son importance ainsi que ses dangers — une réalité à laquelle M. Allen était très sensible. Einstein était un fervent pacifiste, et même s’il a influencé le développement de la bombe atomique, il dira plus tard à son ami Linus Pauling : » J’ai commis une grande erreur dans ma vie — quand j’ai signé une lettre au Président Roosevelt recommandant la fabrication de bombes atomiques. » »
C’est cette erreur d’Einstein, qui a bouleversé l’histoire de l’humanité dans des proportions difficiles à quantifier, que Christie’s mettra en vente en septembre. Le prix pour avoir ce document original dans son salon ? Entre 4 et 6 millions de dollars.
Pour un rapport place / prix différent, les acheteurs pourront acheter un ordinateur PDP-10, qui a amené à la création du premier produit de Microsoft. Ce dinosaure de l’informatique coûtera entre 30 000 et 50 000 dollars, mais il faudra une pièce complète pour l’exposer.
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