Ces dernières semaines, le contexte politique aurait presque fait oublier que les JO de Paris approchent. Ils commenceront le 26 juillet 2024. Dans quelques jours, des centaines de milliers de touristes, venus du monde entier, vont s’installer à Paris, comme à Marseille.
Outre l’augmentation des prix des transports et la circulation qui s’annonce difficile, une autre donnée risque de venir gâcher la fête : l’arrivée des insectes et autres rongeurs. Car, en favorisant les brassages de populations, les Jeux pourraient aussi favoriser une recrudescence de maladies comme la dengue, qui s’attrape par une piqûre de moustique tigre.
Le moustique tigre s’installe en France
Arrivé en métropole en 2004, le moustique tigre s’est peu à peu implanté sur une (très) grande partie du territoire. Au 1er janvier, il était présent dans 78 départements sur 96. Potentiellement vecteur de virus tels que la dengue, le chikungunya et Zika, il est désormais aussi présent en région parisienne, expliquait le ministère de la Santé en avril.
« À l’étranger, on observe beaucoup de cas de dengue, qui se transmettent via le moustique tigre, explique Nicolas Roux de Bezieux, co-fondateur de Badbugs et spécialiste des nuisibles. Avec les JO, de nombreux touristes vont venir à Paris depuis des zones où les cas de dengues sont déjà élevés. C’est un risque non négligeable à prendre en considération. »
La dengue est une maladie infectieuse, dont les symptômes apparaissent au bout de 4 à 10 jours après une piqûre de moustique. Elle se caractérise par une forte fièvre, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Dans la majorité des cas, au bout de deux semaines, les symptômes disparaissent.
Mais chez certaines personnes, cela peut évoluer vers une dengue « sévère », explique l’Institut Pasteur. À ce jour, 50 % de la population mondiale vit dans une zone jugée à risque. Avec des touristes venus du monde entier, l’augmentation de cas en Île-de-France ou en Paca inquiète les ARS (Agence régionale de santé). D’où l’appel à la vigilance des autorités sanitaires.
2 000 cas de dengue importés en France depuis janvier
« En raison d’une épidémie de dengue en cours en Amérique du Sud et aux Antilles, près de 2000 cas importés de dengue ont été signalés en France depuis le début de l’année 2024 contre une centaine sur la même période en 2023, explique l’ARS PACA. Le risque de survenue de cas autochtones — c’est-à-dire une personne qui attrape la dengue sans avoir voyagé — est donc plus important. »
Depuis 2022, plus d’une centaine de cas autochtones ont été recensés dans l’hexagone, soit plus du double qu’au cours de ces dix dernières années. Avec les JO, le nombre de personnes en contact avec la dengue pourrait donc progresser.
« Le moustique se contamine en piquant et en prélevant le virus d’une personne atteinte de la maladie, ajoute le ministère de la Santé. Le développement du virus chez le moustique dure en moyenne 10 jours (…). Lors d’une piqûre ultérieure, il pourra transmettre à son tour le virus à une personne saine. On considère qu’un moustique reste infectant toute sa vie. »
526 pièges à moustiques installés à Paris
C’est pourquoi les ARS ont mis en place une vaste campagne de surveillance et d’information ces derniers mois. En région parisienne, pas moins de 526 pièges ont été installés. En PACA, la surveillance est aussi au maximum.
« Dans une grande partie du pays, le printemps et le début de l’été ont été très pluvieux, reprend Nicolas Roux de Bezieux. Dès que le soleil revient, les moustiques pondent dans les eaux stagnantes. Avec cette météo, on risque une explosion du nombre de moustiques présents sur le territoire d’ici au retour du beau temps.»
Pour lutter contre la propagation des moustiques tigres, les ARS incitent les particuliers à supprimer les eaux stagnantes, à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations. Cela passe par l’installation de bâches sur les réserves d’eau, le nettoyage des gouttières, le rangement des jouets ou des arrosoirs qui trainent, etc.
Autre source d’inquiétude à l’approche des JO : la présence accrue de rats et de punaises de lit. Avec l’augmentation du nombre de personnes dans la capitale, et à Marseille où certaines épreuves se déroulent, les déchets présents dans les villes vont aussi être plus importants.
« Un rat qui mange bien, c’est un rat qui va se reproduire massivement, explique Nicolas Roux de Bézieux. De fait, en septembre, on devrait voir une hausse significative des rongeurs présents dans la capitale. »
Quant aux punaises de lit, leur présence sera là aussi facilitée par les flux de touristes importants. Si les ramener chez soi depuis l’espace public est peu probable, en revanche pour les personnes qui ont mis leur appartement en location touristique, le risque de devoir gérer leurs présences en septembre est là, avéré.
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