VIPER, le rover lunaire de la Nasa, ne quittera jamais la Terre. Alors que le modèle de vol du robot était assemblé, testé et opérationnel, l’Agence spatiale a annoncé cette décision inattendue le mercredi 17 juillet 2024. « Après un examen approfondi, nous arrêtons le développement de notre projet VIPER », a tweeté le compte officiel de la Nasa sur X.
VIPER, le rover lunaire de la Nasa au décollage sans cesse repoussé
Le rover a été « tué par son budget », comme le commente le journaliste scientifique Eric Bottlaender sur X. La mission devait initialement être lancée dans l’espace à la fin de l’année 2023, mais le départ de VIPER avait finalement été retardé une première fois. Le décollage du rover avait alors été repoussé à la fin de l’année 2024. Depuis, il y a eu d’autres retards, si bien qu’il semblait impensable que VIPER soit prêt avant septembre 2025.
La Nasa préfère tout stopper maintenant, plutôt que de chambouler le reste de son calendrier. L’agence craint que la poursuite de ce projet vienne perturber les missions CLPS (« Commercial Lunar Payload Services »). Il s’agit de son programme de transport d’instruments scientifiques sur la Lune à l’aide d’astromobiles — dont fait notamment partie la mission Peregrine, qui a mal tourné en début d’année.
Selon le New York Times, la Nasa aurait investi environ 450 millions de dollars dans la conception de VIPER, jusqu’en juin 2024. Le robot était assemblé, avec ses instruments scientifiques installés à bord. Il n’avait pas encore passé une série de tests pour vérifier sa capacité à supporter un lancement dans une fusée et les conditions extrêmes de l’espace. Pour rappel, VIPER (« Volatiles Investigating Polar Exploration Rover ») était censé explorer le pôle Sud lunaire, en quête de gisements de glace d’eau.
VIPER redeviendra un tas de ferraille
Que va-t-il advenir du robot ? Il sera démonté par la Nasa, afin que ses composants puissent servir lors d’autres missions lunaires. VIPER devait être lancé dans l’espace à bord d’un atterrisseur nommé Griffin, conçu par la société Astrobotic Technology. Le lancement de la mission Griffin reste maintenu pour l’autonome 2025, mais sans VIPER. Il s’agira simplement de démontrer que cet atterrisseur est capable de se poser sur la Lune.
L’arrêt net de VIPER suscite en tout cas un certain émoi dans la communauté scientifique. « C’est une grave erreur. […] Les autres missions ne remplacent pas ce qui est perdu ici », estime le physicien planétaire Philip T. Metzger, du Florida Space Institute. « Il s’agit d’un coup dur pour la science lunaire », renchérit Hannah Sargeant, chercheuse en planétologie. C’est également la déception pour toutes les personnes qui avaient rêvé d’envoyer leur nom sur la Lune à bord de VIPER.
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