Le nageur français Léon Marchand a déjà raflé 3 médailles d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024. Pour atteindre cette vitesse impressionnante dans l’eau, le sportif utilise une technique bien particulière : l’ondulation dauphin.

En moins de 2 heures d’intervalle, le nageur français Léon Marchand a décroché 2 médailles d’or le soir du mercredi 31 juillet 2024. Le sportif cumule ainsi déjà 3 médailles d’or depuis le début des Jeux olympiques de Paris 2024. Son marathon d’épreuves n’est pas encore terminé, il devrait encore disputer une finale le 4 août prochain — voici comment ne pas louper l’événement.

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Léon Marchand domine aux JO de Paris 2024 grâce à cette incroyable technique ! #numerama #sport #leonmarchand #natation #paris2024 #france #actualité #apprendresurtiktok

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Léon Marchand maximalise le temps passé sous l’eau

La rapidité du nageur originaire de Toulouse, spécialiste des épreuves quatre nage, brasse et papillon, époustoufle de nombreux spectateurs lors de ces JO. Quel est son secret ? Léon Marchand gagne du temps sur ses concurrents sous l’eau. « Léon Marchand utilise une technique subtile, appelée l’ondulation dauphin », explique le physicien Fabrizio Bucella, de l’université Libre de Bruxelles, le 31 juillet sur X. L’ondulation dauphin (« dolphin kick », en anglais) porte ce nom, car la technique rappelle tout simplement le mouvement de la nage du dauphin.

« L’ondulation dauphin se fait sous l’eau, après le plongeon et les virages. Léon Marchand sort de l’eau en dernier. Il maximalise donc le temps passé sous l’eau. Or, sous l’eau, la résistance diminue de 20 %, on nage plus vite », poursuit le scientifique.

Qu’est-ce que l’ondulation dauphin en natation ?

En quoi consiste exactement l’ondulation dauphin ? « Avec une ondulation dauphin, l’ondulation démarre au niveau de la tête, se propage à travers le corps jusqu’aux hanches et se termine par un battement de pieds, détaille le physicien. Cette ondulation crée une vague derrière le nageur, qu’on appelle traînée de vague. La traînée de vague ralentit le nageur sauf s’il réussit à se synchroniser avec elle pour qu’elle le pousse. Léon Marchand réussit l’exploit de s’appuyer sur sa propre vague. » Le nageur peut ainsi rester sous l’eau plus longtemps.

Épreuve du 200 m papillon. // Source : Capture YouTube france tv sports
Épreuve du 200 m papillon. // Source : Capture YouTube france tv sports

Cette technique permettant de nager plus vite a été utilisée par d’autres nageurs avant Léon Marchand. Évidemment, ce n’est pas passé inaperçu auprès de la World Aquatics (nom officiel actuel de la FINA, Fédération internationale de natation).

Les coulées sont limitées à 15 mètres : pourquoi ?

En 1988, le nageur américain David Berkoff avait utilisé cette technique à l’occasion des sélections américaines pour les Jeux olympiques de Séoul. Il avait alors atteint un record du monde en 100 mètres dos, couvrant cette distance en moins de 55 secondes. Le secret de son record résidait dans le fait qu’il nageait majoritairement en apnée : 40 mètres de coulée avant de ressortir la tête de l’eau pendant la première longueur, puis 20 mètres pendant la deuxième.

La FINA, estimant que cela était trop, décida de réglementer la coulée à 10 mètres, avant de se raviser un peu en 1991, en la limitant à 15 mètres. C’est toujours la limite en vigueur aujourd’hui — limite qui prend en compte la tête du nageur.

Le Règlement de la World Aquatics valable jusqu’en 2025 précise bien que les nageurs peuvent être complètement immergés sur des distances maximales de 15 mètres après le départ et après chaque virage. « À ce moment-là, la tête doit avoir émergé de la surface de l’eau », précise le règlement pour la nage libre et la nage sur le dos. Pour la nage papillon, il est écrit que « le nageur doit rester à la surface jusqu’au prochain virage ou jusqu’à l’arrivée ».

« Sur une course de 200 mètres, cela fait 60 mètres sous l’eau si on maximalise le tout. Léon Marchand dépasse souvent les 14,6 mètres lors de ses coulées », constate le physicien Fabrizio Bucella dans son analyse de la nage de Léon Marchand. En quelque sorte, le Français « flirte » avec les limites de la nage « sous-marine » autorisées lors des épreuves, avec une grande précision. Il augmente ainsi sans vitesse, sans prendre non plus le risque d’être disqualifié.

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