Ce n’est à ce stade qu’un scénario très hypothétique, mais qui a émergé au cours du mois d’août : et si le désarrimage de la capsule Starliner se passait mal, au point de menacer la Station spatiale internationale (ISS) ? C’est une éventualité qui a circulé dans les médias anglophones, en supposant une défaillance importante dans les propulseurs du vaisseau.
« Si vous vous désamarrez de l’ISS et que vous perdez un certain nombre de vos propulseurs, vous risquez de rester à la dérive, voire de vous écraser sur la station spatiale. », a par exemple avancé Jonathan McDowell, le 13 août dans les colonnes de Business Insider. L’intéressé est astronome au centre d’astrophysique de Harvard et Smithsonian.
Des problèmes au niveau des propulseurs
La capsule a justement rencontré des problèmes avec ses propulseurs, rappelait Ars Technica le 8 août : ainsi, au moment du vol ascensionnel vers l’ISS, cinq propulseurs du vaisseau Starliner (sur un total de vingt-huit) sont tombés en panne. Quatre d’entre eux avaient pu être récupérés ensuite. Un incident technique qui s’est ajouté à celui des fuites d’hélium.
La situation, déjà compliquée pour Boeing, empirerait si ce scénario se jouait. Avant de rentrer sur Terre, le capsule doit, en se décrochant de l’ISS, boucler des manœuvres d’éloignement pour justement éviter de s’écraser sur la station, ce qui pourrait abimer des modules, les panneaux solaires, ou bien causer un risque de sécurité pour l’équipage.
Reprogrammer l’ordinateur de la capsule
De fait, face à une perspective aussi sombre, le prolongement du séjour des deux astronautes Barry Wilmore et Sunita Williams apparait tout à fait anodin en comparaison. Les deux vétérans de la NASA devaient rester une semaine dans l’ISS. Cela fait désormais deux mois qu’ils patientent. Leur retour ne pourrait survenir qu’en 2025.
Une telle hypothèse avancée dans les colonnes de Business Insider comme Ars Technica n’a pas été accréditée par la NASA et par Boeing, qui tablent aujourd’hui sur des éventualités beaucoup plus standards. Que la capsule soit vide ou occupée, les deux partenaires considèrent que sa rentrée se fera de manière sûre pour l’ISS.
Reste, néanmoins, un dernier facteur à considérer : le Starliner est incapable actuellement de se détacher seul de l’ISS, et de revenir vide. « Starliner a été conçu pour que l’équipage soit dans le cockpit. L’équipage fait partie intégrante du vaisseau », avait reconnu Steve Stich, en charge du programme des vols habités de la NASA.
Pour autant, la situation n’apparait pas totalement figée. Le logiciel de vol peut être reconfiguré à distance pour envisager un désamarrage automatisé de la station spatiale et une entrée dans l’atmosphère terrestre. Cela demande toutefois du temps. D’où la décision, notamment, de décaler la mission habitée Crew-9.
(mise à jour pour réviser et nuancer l’hypothèse du scénario en tenant compte des démentis de la NASA)
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