L’OMS déclare l’alerte rouge pour la nouvelle épidémie de mpox (ex-variole du singe, aussi appelée variole simienne). Alors que les cas sont en augmentation en Afrique, en raison de la virulence d’une nouvelle souche, deux cas ont aussi été détectés sur deux autres continents.

Une crise sanitaire en chasse une autre. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé le 14 août 2024 de relever son seuil d’alerte au plus haut niveau, en raison de l’épidémie de variole de mpox (ex-variole du singe). La maladie a déjà touché plusieurs milliers d’individus en Afrique et des premiers cas ont été repérés sur d’autres continents.

Une urgence santé publique de portée internationale

La décision de l’OMS de déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale » est un fait rare et grave, signe que la crise change d’échelle. Elle n’est déclenchée que si un évènement sanitaire « extraordinaire » survient. Pour l’activer, il faut constater trois caractéristiques cumulatives. La situation :

  • doit être grave, soudaine, inhabituelle ou inattendue ;
  • a des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’État affecté ;
  • pourrait nécessiter une action internationale immédiate.

Ce degré d’alerte a déjà été déclenché à sept reprises depuis 2009 :

Deux fois pour le virus Ebola, une fois pour la grippe A (H1N1), une fois pour la poliomyélite, une fois pour le virus Zika et une fois pour le SARS-CoV-2 — qui a donné la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19). L’alerte avait été déclenchée fin janvier 2020, puis levée en mai 2023. Enfin, il y avait déjà eu une alerte similaire pour mpox en 2022.

mpox
Source : NIAID

L’Afrique avait déjà été victime d’une épidémie de variole du singe entre 2022 et 2023. Le bilan avait alors atteint les 200 morts et presque 100 000 cas. Circulant à l’origine sur ce continent, la maladie en avait finalement atteint d’autres et touché des dizaines de pays, dont l’Europe. Plus de 5 000 cas avaient été repérés en France.

C’est de nouveau en Afrique que cette flambée des cas prend racine, en 2024. Cette fois, c’est une nouvelle souche virale qui est en cause — Clade 1b (en 2022, c’était Clade II). Décelée en République Démocratique du Congo, elle se propage vite. Dans son point d’étape, l’OMS a comptabilisé 15 600 cas et 537 décès depuis le début de l’année.

En Afrique, les principaux pays touchés par cette épidémie sont la RDC (le gros des contagions, avec quasi 14 000 cas), la République centrafricaine, le Congo, le Cameroun, le Nigeria et l’Afrique du Sud — quelques dizaines ou centaines de cas. Le Burundi, le Liberia, le Ghana, le Rwanda et l’Ouganda sont aussi affectés, avec moins de dix cas chacun.

Deux cas détectés hors d’Afrique

Ailleurs dans le monde, deux pays ont signalé chacun un cas : la Suède, le 15 août, et le Pakistan, le 16 août. Pour le cas suédois, l’infection a eu lieu en Afrique dans une zone justement touchée par l’épidémie. En ce qui concerne le malade pakistanais, la contamination aurait eu lieu dans un pays du Golfe. Aucun cas n’a été pour l’heure signalé dans la région.

Le communiqué de l’OMS évoque une « recrudescence de variole simienne (mpox) en République Démocratique du Congo et dans un nombre croissant de pays d’Afrique ». Elle n’emploie pas le terme de pandémie, qui recouvre une réalité distincte de l’épidémie. L’OMS avait classé le Covid-19 comme pandémie en mars 2020.

Le virus de la variole du singe // Source : Wikimedia Commons
Le virus de la variole du singe // Source : Wikimedia Commons

« L’émergence d’un nouveau clade de la mpox, sa propagation rapide dans l’est de la RDC et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes », ajoute l’OMS. « Il est clair qu’une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer ces épidémies et sauver des vies. »

La variole du singe a été renommée en mpox en 2022, parce que le nom choisi à l’origine s’avère finalement trompeur. L’OMS utilise depuis lors le terme de mpox, ou la variole simienne. La raison principale est que le terme ne traduit pas réellement l’origine du virus. Le singe, en l’espèce, n’est pas fondamentalement en cause.

La variole simienne est provoquée par un orthopoxvirus. La maladie fait apparaitre une fièvre, des boutons sur la peau, et peut engendrer des douleurs musculaires et des complications respiratoires. La variole simienne a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970. C’est une maladie endémique dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.

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