Un étrange objet céleste a été aperçu en France le soir du mardi 27 août 2024. Météore, bolide, satellite Starlink ? La source de ce phénomène très lumineux dans le ciel a finalement pu être identifiée.

Étoile filante, satellite, ovni ? Il était environ 21h30, le soir du mardi 27 août 2024, lorsque de nombreux internautes ont commencé à publier sur les réseaux sociaux des images d’un phénomène céleste inhabituel. Rapidement, les témoignages décrivant cette lumière singulière se sont multipliés.

Beaucoup ont décrit cet objet céleste étonnant comme une étoile filante très lente, traversant le ciel pendant une dizaine de secondes et se fragmentant en plusieurs morceaux. « Incroyable, on vient de voir passer un genre de météorite dans le ciel mais qui allait comme au ralenti et qui s’est séparé ensuite en plusieurs morceaux comme s’il avait explosé ! » « Est-ce que je suis la seule à avoir vu ça ? Une météorite dans le ciel ? »

Un satellite Starlink désintégré dans le ciel français

De quoi s’agissait-il exactement ? En réalité, le phénomène avait une origine artificielle, ce n’était pas un phénomène astronomique naturel. « La lumière qui a traversé le ciel français hier soir était bien due au retour sur Terre de l’un des 6 000 satellites Starlink d’Elon Musk. Il pourrait en envoyer jusque 4 000 dans l’espace », a indiqué l’astronome Eric Lagadec, de l’observatoire de la Côte d’Azur, peu avant 7h le mercredi 28 août.

Une carte de la trajectoire de l’objet au-dessus de l’Europe a été publiée par l’astrophysicien Jonathan McDowell, du Havard-Smithsonian Center for Astrophysics. « Le Starlink-2382 est rentré à 19h29 UTC [ndlr : 21h29 heure de Paris] le 27 août au-dessus de la France, de la Suisse et du nord de l’Italie ; il a été également été vu depuis l’Allemagne », décrit le scientifique.

Trajectoire du satellite Starlink vu dans le ciel en France. // Source : Via X @planet4589 (image recadrée)
Trajectoire du satellite Starlink vu dans le ciel en France. // Source : Via X @planet4589 (image recadrée)

Contrairement aux premières impressions, il ne s’agissait donc pas d’un bolide (qui aurait pu laisser tomber des météorites sur Terre), mais des débris d’un satellite de la constellation Starlink. Ce réseau de satellites, appartenant à SpaceX, vise à fournir un accès à Internet passant par l’espace. La présence de ces satellites est régulièrement décriée par les astronomes, nombreux à regretter qu’ils soient la source d’une pollution du ciel nocturne.

Le satellite a traversé le ciel à la vitesse de 28 800 km/h

Vigie-Ciel, un programme de sciences participatives dédié à l’observation des bolides et aux chutes de météorites, a confirmé le 28 août que l’objet vu la veille à 21h29 en France était bien « un satellite de la désormais célèbre constellation Starlink (SpaceX) [venant] de rentrer dans l’atmosphère terrestre, engendrant cet impressionnant phénomène ».

D’après les calculs de Vigie-Ciel, l’objet est passé à la vitesse de 28 800 km/h (ou 8 km/s), ce qui est plus lent que les météores (même les moins rapides). « Pour qu’un objet soit plus lent, il doit être en orbite autour de la Terre. Et la quasi-exclusivité des objets en orbite autour de la Terre (mais pas l’intégralité, puisque la Lune en fait partie) sont des objets… artificiels », explique le communiqué de Vigie-Ciel.

Quand ce satellite Starlink avait-il été envoyé dans l’espace ?

Ce satellite Starlink, numéroté 2382, avait été lancé par une fusée Falcon 9 et mis en orbite le 11 mars 2021, avec 59 autres satellites semblables. Selon les prévisions, relayées par Vigie-Ciel, le satellite devait bien rentrer dans l’atmosphère terrestre et s’y consumer le 27 août 2024 à 21h26 (heure de Paris).

Les prévisions se sont donc révélées quasiment justes, puisque le satellite s’est embrasé dans l’atmosphère terrestre à peine 3 minutes après cet horaire. « Quelques minutes qui ont permis aux milliers de témoins d’admirer le phénomène, qui se serait sinon produit au-dessus de l’océan Atlantique », selon Vigie-Ciel. Sans ce « retard » par rapport aux prévisions, les Français n’auraient pas pu observer le satellite.

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