Les débuts du tout premier réacteur nucléaire EPR français ont connu une brève péripétie, avec l’arrêt automatique de la réaction en chaîne. La divergence, qui consiste à procéder à la fission des atomes pour produire de l’électricité, va être relancée.

Un cœur qui commence à battre, puis qui s’arrête. Les débuts du tout nouveau réacteur nucléaire français à Flamanville ont connu une brève péripétie le 4 septembre. En effet, la réaction en chaîne, étape-clé qui permet la production d’électricité, a connu un « arrêt automatique ». EDF travaille depuis à relancer la machine.

Contacté par nos confrères de France Info, l’électricien avance que cette interruption est sans gravité et tout à fait normale. Il s’agirait, selon les premiers éléments du diagnostic technique, d’un arrêt « lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation ». La réactivation du réacteur est prévue, mais selon un calendrier pour l’instant incertain.

Surtout, la porte-parole laisse entendre que cette interruption peut aussi être la démonstration du haut degré de sécurité qui accompagne la mise en route du premier réacteur pressurisé européen (EPR) français, puisque ce type d’évènement est « conforme au dispositif prévu à la conception ». En clair, on sait aussi stopper la fission.

Le tout premier EPR français

L’EPR de Flamanville est le tout premier que la France allume. Comme il s’agit d’une tête de série, cet aléa initial n’est pas forcément une surprise ni une anomalie. C’est un réacteur de nouvelle génération, avec un design différent et une complexité accrue — la durée du chantier, qui n’a pas cessé de s’allonger, en est la preuve.

Ce réacteur nucléaire demeure un défi d’ingénierie d’autant plus nouveau pour EDF que l’expérience autour des EPR est aujourd’hui modeste. Il n’y a que trois réacteurs pressurisés européens en service dans le monde (deux en Chine et un en Finlande). L’EPR de Flamanville (Manche) ne sera que le quatrième exemplaire.

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Flamanville 3, en 2023. // Source : JKremona

Pour l’heure, le réacteur nucléaire n’est pas raccordé au réseau électrique du pays. Cette connexion doit avoir lieu à l’automne 2024, lorsque les capacités de production atteindront 25 % de la puissance installée du réacteur, c’est-à-dire 400 mégawatts sur les 1 600 que peut fournir l’installation. Ensuite, il pourra encore monter en puissance.

L’EPR de Flamanville sera unique dans le parc nucléaire français, puisque le pays s’oriente directement vers une évolution appelée EPR2. Globalement, il s’agit de réduire les coûts de fabrication de chaque réacteur en simplifiant sa conception, tout en conservant les mêmes exigences de fonctionnement, de protection, de fiabilité et de sécurité.

Pour l’heure, la France a comme objectif de se doter de six réacteurs EPR2, regroupés en trois paires dispatchées en Seine-Maritime, dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, sur des sites nucléaires déjà en place. Le gouvernement conserve une option pour en lancer huit autres, sur des emplacements qu’il reste à définir.

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