Dans la course à l’espace, on savait que la Chine avait accéléré le pas depuis plusieurs années. Mais l’Inde aussi fait preuve d’un allant particulier. Dernière manifestation en date : l’officialisation de la construction de la station spatiale indienne. La nouvelle a été annoncée par Narendra Modi, le Premier ministre, en septembre 2024.
« Excellente nouvelle pour le secteur spatial ! Le conseil des ministres de l’Inde a approuvé la première étape vers la station Bharatiya Antariksha, élargissant ainsi le programme Gaganyaan ! Cette décision historique nous rapproche d’une station spatiale autonome d’ici à 2035 et d’une mission lunaire habitée d’ici à 2040 ! », a-t-il écrit sur X le 18 septembre.
Cette future structure, également appelée BAS (pour Bharatiya Antariksha Station), est évoquée depuis quelques années. Elle s’inscrit dans le programme Gagayaan, validé en 2018, qui vise à organiser un vol spatial habité en orbite terrestre basse, c’est-à-dire à une altitude maximale de 2 000 km.
Dans les pas de l’URSS, des États-Unis et de la Chine
Si l’Inde y parvient, le pays deviendra la quatrième nation au monde à avoir développé une station spatiale en autonomie. New Delhi rejoindra alors un cercle très fermé, composé de la Russie (à l’époque de l’URSS), des États-Unis et de la Chine. Certaines stations sont passées à la postérité : c’est le cas spécifiquement de la station Mir.
La Station spatiale internationale (ISS) est dans un cas différent, car c’est un projet qui repose sur une alliance mondiale regroupant les États-Unis, la Russie, le Canada, le Japon et l’Agence spatiale européenne. L’ESA compte pas moins de 22 États membres provenant du Vieux Continent, dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et la France.
Dans un communiqué, le cabinet de Narendra Modi fait le constat que « toutes les grandes nations spatiales font des efforts et des investissements considérables pour développer et opérationnaliser les capacités requises pour des missions spatiales humaines de longue durée et l’exploration ultérieure de la Lune et au-delà ».
L’Inde, qui entend se penser comme une grande puissance en devenir, se doit donc tenir le rang qui est le sien, et investir davantage le champ spatial. Cela se reflète à différents niveaux : outre un programme de vols habités, le pays a fabriqué ses propres solutions de lancement, pour des satellites, et pour des équipages. Elle a aussi atteint la Lune avec un rover.
Selon le calendrier prévisionnel décrit par New Delhi, le premier module de la station Bharatiya Antariksha doit être achevé et lancé d’ici à décembre 2028.
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