Le partage du réseau WiFi est un risque qu’il faut bien considérer. Au Brésil, l’agence en charge de réguler le secteur des télécommunications l’a récemment rappelé aux internautes en saisissant fin janvier l’équipement informatique d’un habitant de l’État de Piauí (nord-est du pays) et en lui infligeant une amende de 3 000 réals (environs 1 308 euros). Son tort ? Avoir partagé sa connexion Internet.
L’Anatel (Agência Nacional de Telecomunicaçàµes) a considéré que cet internaute agissait comme un fournisseur d’accès à Internet à part entière, sans aucune autorisation de la part de l’agence. L’affaire, rapportée par Global Voice, a suscité un certain débat au Brésil d’autant qu’elle se déroule dans l’un des États les plus pauvres du pays. La population n’a ainsi pas toujours les moyens de s’offrir un abonnement à Internet.
La rigidité d’Anatel, « si elle se répand, va détruire les possibilités infinies d’utilisation, de partage et d’accès à Internet » s’est plaint le blog Trezentos, se demandant s’il faut payer une franchise d’utilisation (vitesse et volume du trafic) lors d’un abonnement à un FAI. « Si je veux être solidaire et laisser mon réseau ouvert pour des personnes n’ayant pas accès à un service payant, quel est le problème ?« .
L’agacement de nombreux internautes au Brésil est accentué par le fait que la qualité du réseau n’est pas la plus réputée au monde. C’est ce que souligne de son côté le blog Nerds Somos Nozes. Les offres proposées sont chères et plutôt médiocres. Il suffit pour s’en rendre compte de chercher sur Google « Brasil banda larga » (Brésil haut débit) pour voir des pages peu flatteuses à l’égard du réseau brésilien.
L’intervention du régulateur des télécommunications au Brésil est à rapprocher des mises en garde du Figaro le mois dernier. Le quotidien avait rappelé que le partage du réseau WiFi est interdit dans les contrats d’abonnement des FAI. « Vous vous exposez à des mesures de rétorsion de la part de votre fournisseur d’accès. Pire : vous pouvez être assimilé, aux yeux de la loi, à un FAI, et donc être soumis aux mêmes responsabilités« .
Mais comparaison n’est pas raison. Si ce risque existe en France, il reste extrêmement théorique. En revanche, une autre menace plus tangible plane sur les internautes français. L’utilisation – autorisée ou non – d’un réseau WiFi à proximité pour commettre des actes délictueux, comme le piratage illégal d’œuvres protégées par la propriété intellectuelle.
C’est pour limiter ce phénomène que la Hadopi oblige les internautes à blinder leur connexion Internet. « Si votre voisin fréquente des sites illégaux d’échange et de partage de fichiers, c’est votre responsabilité pénale qui est engagée » avait souligné Le Figaro.
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